Amnesty International vient tout juste de publier son rapport annuel 2010 sur l'état des droits de l'homme dans le monde. Tout en mettant en avant les avancées démocratiques au Maroc, l'organisation appelle à une réforme de la justice. L'ONG rappelle entre autre les efforts du Maroc dans le domaine des droits des femmes, la levée des réserves sur des accords internationaux signés par le passé, le respect des droits des migrants subsahariens et le changement d'attitude dans la gestion du dossier des réfugiés reconnus par l'UNHCR. Fait majeur : dans son rapport, Amnesty ne mâche pas ses mots quant aux violations des droits de l'homme perpétrés par le Polisario dans les camps de Tindouf. Mieux encore, l'ONG internationale dénonce l'impunité des responsables de ces violations. «Le front Polisario n'a pris aucune mesure pour mettre fin à l'impunité dont bénéficient ceux qui étaient accusés d'avoir commis des atteintes aux droits humains dans les camps de Tindouf durant les années 70 et 80», lit-on dans ce document. Le fait que l'Algérie ferme les yeux quant à ses violations dans les camps de Tindouf n'échappe pas aux observateurs. Notre voisin a une lourde part de responsabilité du moment que ces camps de Tindouf se trouvent sur son territoire. Amnesty International relève aussi dans son rapport les graves violations des droits humains commises par le gouvernement algérien. Lors d'une conférence tenue mardi à Rabat, Mohamed Sektaoui, directeur général d'Amnesty International Maroc, a mis surtout l'accent sur les contraintes rencontrées lors de la réalisation du rapport et notamment les difficultés d'accès au territoire algérien à cause de l'absence de coopération de la part des responsables algériens. Toujours en ce qui concerne le cas de l'Algérie, le rapport indique que «les personnes soupçonnées d'actes de terrorisme voyaient leur droit à un procès équitable bafoué. Certains d'entre elles ont comparu devant des tribunaux militaires. Dans plusieurs cas, les détenus ont été privés de l'assistance d'un avocat», lit-on dans le rapport. Et d'ajouter que les autorités algériennes «ont harcelé des défenseurs des droits humains, des avocats et des journalistes, dont certains ont fait l'objet de poursuites notamment pour diffamation, pour avoir dénoncé la situation des droits humains dans le pays ou critiqué des agents de l'Etat ou les pouvoirs publics en général». Sans oublier que «les autorités algériennes n'ont pris aucune mesure pour enquêter sur le sort des milliers de personnes qui ont été victimes de disparition forcée», ni pour traduire les responsables en justice.