L'Organisation internationale pour la défense des droits de l'Homme, Amnesty International (AI, basée à Londres) a appelé, mardi, les séparatistes du "polisario" à respecter les droits humains dans les camps de Tindouf, dans le sud-ouest de l'Algérie. Dans une déclaration à la MAP à l'occasion de la présentation à Londres du rapport-2006 de l'organisation sur la situation des droits humains dans le monde, le directeur d'AI pour la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du nord, M. Malcolm Smart a affirmé que son organisation a appelé à plusieurs occasions à la libération des Marocains qui étaient détenus dans les camps de Tindouf. "Ces personnes ne devaient pas être détenues pendant toutes ces longues années", a dit le responsable, ajoutant qu'il existe des règles universellement reconnues, qui doivent être respectées, interdisant des actes comme l'enlèvement des personnes et la prise d'otages. "La communauté internationale tout entière a l'obligation de poursuivre en justice les responsables de ces crimes", a-t-il poursuivi, soulignant que s'il s'avère que des crimes de ce genre sont commis dans les camps de Tindouf, les personnes qui en sont responsables doivent être poursuivies en justice. S'agissant de la responsabilité de l'Algérie, M. Smart a affirmé que ce pays a certainement une part de responsabilité du moment où les camps de Tindouf se trouvent sur son territoire, rappelant les graves violations des droits humains commises par le gouvernement algérien contre ses propres citoyens. "Nous avons mené une campagne contre la charte de réconciliation, votée par référendum en Algérie", a-t-il dit, ajoutant qu'Amnesty International qualifie d' "inacceptables" certaines législations que les autorités algériennes s'apprêtent à appliquer. "L'Algérie fait également face au grand problème de l'impunité qui doit être réglé", a-t-il poursuivi, ajoutant que les violations commises depuis le déclenchement du conflit algérien en 1992 doivent être élucidées. "Les responsables de ces violations doivent répondre de leurs actes", a-t-il noté, avant de conclure que "cela s'applique bien évidemment au polisario". Dans son rapport-2006, Amnesty International a notamment déploré le fait que les responsables des violations des droits humains à Tindouf jouissent toujours de l'impunité. "Ceux qui ont commis dans les camps de Tindouf des violations des droits de l'Homme continuent de jouir de l'impunité", lit-on dans le rapport.