L'organisation internationale pour la défense des droits humains, Amnesty International (AI, basée à Londres) a appelé, mercredi à Londres, à la libération immédiate des ressortissants marocains détenus par les séparatistes du "polisario" dans les camps de Tindouf, en Algérie. "AI adopte une position claire sur cette question", a confié à la MAP, M. Abdel Salam Sidahmed, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord au sein de l'AI, en marge de la présentation du rapport annuel 2005 de l'organisation sur la situation des droits humains dans le monde. "AI a toujours souligné dans ses différents rapports que l'incarcération de ces détenus représente une violation flagrante des droits de l'homme", a-t-il dit, ajoutant que ces prisonniers, les plus anciens dans le monde, doivent être traités conformément aux règles du droit international. "Ces personnes sont emprisonnées d'une façon arbitraire et doivent être remises en liberté immédiatement", a martelé M. Sidahmed, soulignant qu'AI estime que le "Polisario" a commis des violations des droits humains dans ce domaine. Rappelant que son organisation avait accueilli avec satisfaction la libération de certains de ces détenus, le responsable a appelé à clarifier la situation des personnes encore en captivité dans les geôles du "Polisario". M. Sidahmed a dénoncé l'impunité dont jouissent les auteurs des violations des droits de l'homme commises dans les camps de Tindouf, ajoutant que "la responsabilité, dans le domaine juridique, incombe aux autorités algériennes du moment où les violations ont été commises sur le territoire algérien". "Le plus important c'est que toute personne, ayant commis des violations des droits humains, doit être traduite en justice pour répondre de ses actes et rendre justice aux victimes", a-t-il poursuivi. A signaler qu' AI a déploré dans son rapport annuel que "les auteurs d'atteintes aux droits humains commises dans le passé dans les camps (de Tindouf) continuaient de jouir de l'impunité".