La Cour suprême des Etats-Unis qui étend l'application de la Constitution des Etats-Unis aux détenus de la base américaine de Guant?namo à Cuba. Cette décision donne à ces détenus le droit de saisir la justice civile américaine pour contester leur incarcération, explique un communiqué publié par le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH). « La Cour suprême a envoyé un message d'une importance vitale qui indique que la protection que garantissent les droits de l'homme fondamentaux doit s'appliquer à ces individus et que des recours efficaces doivent être mis à leur disposition», a estimé Louise Arbour. "Je salue le fait que la Cour ait reconnu que la sécurité et la liberté ne sont pas compromises, mais qu'elles peuvent être conciliées dans le cadre de l'application de la loi, et qu'il revient aux tribunaux d'appliquer cette dernière». La Haut Commissaire a exprimé l'espoir que cette question juridique ayant été résolue une fois pour toute, les tribunaux civils pourront examiner la situation de chaque détenu dès que possible. De son côté, l'organisation internationale de défense des droits humains, Amnesty International (AI, basée à Londres) s'est félicitée jeudi de la décision de la Cour suprême américaine permettant aux détenus de contester leur incarcération devant la justice civile. Il s'agit d'une importante avancée vers le renforcement des règles de droits, a dit AI dans un communiqué, diffusé à Londres, appelant le gouvernement américain à adapter "ses politiques et pratiques de détention, dans le cadre de la guerre contre le terrorisme, avec les normes internationales". Amnesty a saisi l'occasion pour réitérer son appel à la fermeture du centre de Guantanamo et à l'abandon des procédures "fondamentalement injustes de la commission militaire". Les personnes retenues sur la base navale de Guantanamo doivent être libérées, inculpées ou jugées devant des tribunaux fédéraux américains, a insisté AI. La Cour suprême américaine a déclaré jeudi que la Constitution des Etats-Unis garantissait aux détenus de Guantanamo le droit de saisir la justice civile. C'est la troisième fois que la plus haute juridiction du pays rejette les arguments du gouvernement sur le centre de détention de la base américaine à Cuba, qui compte encore environ 270 prisonniers, malgré une réprobation internationale quasi-unanime. Le président américain a indiqué jeudi à Rome qu'il appliquerait la décision de la Cour suprême, même s'il la désapprouve. La décision de la cour suprême a été saluée par Barack Obama, candidat démocrate aux prochaines présidentielles américaines.