L'exploration offshore du pétrole au large des Iles Canaries pourrait avoir des conséquences écologiques dramatiques pour le Maroc si un accident venait à se produire. Selon Repsol qui s'occupe des forages en mer, le Maroc serait le principal impacté d'un possible accident dans les puits et pourrait même recevoir plus d'un quart des rejets. Cela a pu être vu avec la marée noire de BP dans le Golfe du Mexique, l'exploration pétrolière offshore peut avoir des conséquences écologiques dramatiques. Et si jamais les prospections pétrolières au large du Maroc venaient à donner des résultats positifs, le royaume serait forcément exposé à ces risques. La société pétrolière espagnole Repsol, qui opère au large des Iles Canaries, vient d'indiquer dans une étude que l'exploration offshore pourrait avoir un impact considérable pour le Maroc si un accident venait à se produire. Selon Repsol citée par EFE, si un accident devrait arriver lors des forages, le Maroc recevrait un quart des déversements des puits, soit plus que toutes les autres zones concernées comme Fuerventura, Las Palmas, la Grande Canarie ou Lanzarote. «Dans les pires cas des rejets incontrôlés des puits, la quantité maximale d'hydrocarbure qui pourrait atteindre la côte africaine, si les mesures correctrices prévues dans l'étude d'impact environnemental n'étaient pas exécutées, est de l'ordre de 26,2% du volume total déversé, alors que pour la côte canarienne il serait de l'ordre de 5,85%», assure la compagnie dans un document de 41 pages repris au bulletin officiel. Graves conséquence écologiques Repsol a présenté ce document détaillant l'impact d'un possible accident quoique difficilement envisageable. Cet accident pourrait causer la pire marée noire, souligne le document. Il pourrait être dû à un défaut de contrôle des puits. Ainsi, à cause de ces possibles problèmes de surveillance dans les forages, 3 000 barils pourraient se déverser en mer par jour et ce, durant 30 jours. Ce qui pourrait occasionner le déversement de 15 millions de litres de pétrole pendant un mois. La compagnie ibérique indique toutefois que les risques qu'une telle mésaventure se produise restent encore très faibles. La probabilité d'occurrence d'un accident n'est estimée qu'à 0,0000282. Pourtant, à en croire le Centre d'Etudes et d'Expérimentation des Travaux publics (Cedex) du ministère de l'Environnement des Iles Canaries, ces risques restent bien plus élevés que ne le pense Repsol. Ils seraient même cent fois plus importants, soit une probabilité de 0,003. Parmi les autres territoires impactés, les îles canariennes de Lanzarote, Grande Canarie et Fuerventura. Les risques environnementaux et sociaux sont respectivement «moyens» et «hauts» pour Fuerventura qui serait l'île la plus exposée, tandis qu'ils seraient «faibles» pour Lanzarote et la Grande Canarie. Les Canaries déjà hostiles aux prospections de Repsol L'étude d'impact environnemental a été réalisée sur trois puits, indique Diario de Lanzarote : Sandía, qui se trouve à 885 mètres de profondeur, Chirimoya à 1 109 mètres et Zanahoria 1. Elle comprend trois phases: la mobilisation et le positionnement, le forage et enfin le retrait de l'unité de forage. Certes pour le moment, aucun signe n'a montré les prémices d'une catastrophe écologique dans les eaux séparant le Maroc des Canaries. Ce qui est sûr, l'exploration offshore a reçu son lot de critiques de la part des autorités de l'île qui estimaient qu'elle allait causer une énorme pollution et d'autres dégâts environnementaux. Selon les autorités canariennes, l'archipel tire grandement profit du tourisme d'où la nécessité de préserver son environnement intact.