Le gouvernement espagnol semble être impatient de connaitre l'issue des recherches marocaines de pétrole en face des Iles Canaries. Par contre, pour la présidence de cette communauté autonome, hostile à toutes les prospections d'hydrocarbures, c'est l'inquiétude qui s'exprime. Les Espagnols suivent avec un grand intérêt l'avancé des prospections pétrolières du Maroc dans ses eaux territoriales, à 70 kilomètres des Iles Canaries. L'issue de ces forages que mènent actuellement la société écossaise Cairn Energy dans la zone offshore située à 93 kilomètres à l'ouest de Tan-Tan, précisément dans le puits Foum Daraâ I à 1500 mètres de profondeur, déterminera le résultat final des recherches. Et s'ils sont bons, cela sera de bon augure pour les forages côté espagnol, initiés par la société Respsol. Le Maroc multiplie les forages offshores S'il y des hydrocarbures «dans la zone du Maroc, il est fort probable qu'il y en aura dans les eaux des Iles Canaries» a indiqué, hier, le ministre espagnol de l'Industrie, de l'Energie et du Tourisme, José Manuel Soria, lors d'un déjeuner avec la presse à Madrid. Celui-ci a même ajouté que «ce serait une nouvelle extraordinaire pour l'Espagne et pour les Iles Canaries, même si les prospections autorisées sont à 60 kilomètres de ses côtes, la communauté autonome devrait bénéficier de l'installation d'une industrie liée au pétrole» Par ailleurs, le quotidien à vocation économique Diario de Avisos a publié, hier, la liste des forages marocains. Le premier sera effectué à 200 kilomètres de Lanzarote et durera soixante jours, il devrait atteindre la profondeur de 5 500 mètres. Cette opération sera suivie par une deuxième à 110 kilomètres de Lanzarote, une troisième et puis une quatrième, respectivement à 70 et à 90 km de Fuerteventura. Le gouvernement de l'archipel canaries toujours hostile aux prospections de Repsol Visiblement, l'emballement de José Manuel Soria pour le pétrole laisse de marbre la communauté autonome des Iles Canaries. Son président, Paulino Rivero, est convaincu que le pétrole affectera négativement le tourisme, aujourd'hui principale activité de l'archipel espagnol. Fort de cette conviction, il s'envolera, jeudi, à Bruxelles à la rencontre de Karl Falkenberg, le commissaire européen chargé de l'Environnement afin de lui remettre un rapport de l'UNESCO sur les conséquences négatives des forages pétroliers sur l'environnement. Rivero comme l'indique aujourd'hui une dépêche d'Europa Press, devra solliciter de son interlocuteur l'intervention de la Commission européenne pour qu'elle mette un terme aux recherches de la société Repsol dans les eaux des Iles Canaries.