Les ambitions pétrolières du Maroc ne tarissent pas. La priorité est accordée aux côtes atlantiques. La société Cairn Energy compte commencer les forages, en face des Iles Canaries, en fin d'année. Elle estime les réserves dans la zone à 70 millions de barils. Une annonce à prendre avec une extrême prudence. Après une attente d'une année et quelques mois, Rabat riposte aux prospections espagnoles de pétrole sur le plateau continental des Iles Canaries, en face du Maroc. Le royaume vient d'autoriser la compagnie écossaise Cairn Energy à initier, durant le dernier trimestre de cette année ou début 2014, des recherches offshore. Les prospections se feront à quelques kilomètres de l'île de Fuerteventura, plus précisément dans les zones de «Foum Daraâ» et «Juby Maritime». Cairn Energy estime les réserves à 70 millions de barils Les forages s'effectueront en haute mer, à soixante kilomètres des côtes atlantiques, sur une surface de 5 600 km2 et sur une profondeur oscillant entre 100 et 150 mètres, indique Cairn Energy. La firme basée à Edimbourg se dit confiante en l'avenir de ses recherches, estimant les réserves en pétrole dans cette zone à 70 millions de barils. Une annonce à prendre avec une extrême prudence. S'agirait-il d'un simple coup de marketing visant à booster ses actions, Cairn Energy étant cotée à la Bourse de Londres. Cela pourrait aussi fait dans la perspective d'une vente de ses participations au Maroc. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'une compagnie pétrolière fait une telle annonce. En septembre 2012, l'australienne Pura Vida Energy relevait à la hausse ses estimations de réserves en or noir dans le gisement offshore Mazagan (situé au large d'El Jadida à 90 km de Casablanca) à 7 milliards de barils dont 5,3 milliards reviendraient à la société. Janvier dernier, une autre société australienne, Tangiers Petroleum, avançait que le potentiel du bloc Tarfaya serait de 750 millions de barils. Aux Iles Canaries, ces explorations marocaines alimentent la polémique Aux Iles Canaries, ces forages font de Paulino Rivero, le président du gouvernement autonome, la risée des médias espagnols. Et pour cause, cet homme politique s'était opposé, pour des raisons écologiques, à la décision, du 16 mars 2012, de l'exécutif de Mariano Rajoy autorisant Repsol à initier des prospections dans le plateau continental en face du Maroc. Le 13 avril de la même année, Rivero s'était rendu au Maroc. A l'issue d'une réunion avec le roi Mohammed VI, il déclarait à la presse espagnole que le souverain lui aurait confié l'inexistence de pétrole dans les eaux entre le Maroc et les Canaries. Hier, le secrétaire d'Etat au ministère de l'Industrie et des Mines rappelait à Paulino Rivero ses propos, le traitant, au passage, de «naïf» et qu'il avait était «ridicule».