Le commerce est au point mort depuis ce mardi à Tarajal, près de la zone frontalière de Ceuta. Les propriétaires des 280 entrepôts qui alimentent le gros de l'activité commerciale de la région ont fermé leurs portes. Et ce, pour une durée indéterminée. Ils protestent contre la situation au passage frontalier qui influence négativement leur business. Autorités marocaines et espagnoles sont appelées à trouver une solution. Jusqu'à nouvel ordre, les Marocains ne pourront pas se ravitailler à Tarajal. En effet, les propriétaires des 280 entrepôts de l'espace commerciale située près de la zone frontalière de Ceuta ont fermé leurs magasins, rapporte EFE. D'après la même source, cette décision a été prise lundi soir, à l'issue d'une rencontre entre commerçants espagnols. Ceux-ci protestent contre la situation au passage de la frontière où la constante présence de foules perturbe le trafic depuis près d'un mois. Ils entendent ainsi attirer l'attention des autorités espagnoles et marocaines qu'ils appellent à trouver une solution pour plus de fluidité au passage frontalier. Chaque jour, des dizaines de milliers de Marocains passent la porte de Biutz pour s'approvisionner et revendre la marchandise au Maroc. Ce qui représente une importante manne financière pour Ceuta. Seulement, le passage en voiture au niveau de la frontière peut prendre des heures, à aller comme au retour. Ce qui occasionne une baisse des entrées qui, par ricochet, influe directement sur les ventes des commerçants espagnols. Il y a quelques mois, la délégation du gouvernement espagnol attribuait ces retards aux différents contrôles et travaux statistiques réalisés par les autorités marocaines. Cependant, les autorités espagnoles pratiquent également de longs contrôles sur les marchandises sortantes. C'est d'ailleurs ce qui avait poussé les propriétaires d'entrepôts à la protestation en octobre dernier. Ils avaient fermé leurs magasins pendant plusieurs jours. Les transporteurs marocains seront-ils soumis à la douane commerciale ? Il faut dire que l'espace commercial de Tarajal est l'une des plaques tournantes de l'économie de la ville, où l'industrie est quasi-absente. D'après le secrétaire général du PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol) à Ceuta, José Antonio Carracao, qui prend la défense des commerçants, la situation actuelle va «contre leurs propres intérêts». Il estime que les autorités locales devraient rompre avec le silence face à cette réalité. D'après M. Carracao, seule l'instauration d'une douane commerciale pourra résoudre ce problème. «Cela est indispensable pour le développement futur de Ceuta, car il y a beaucoup d'intérêts au Maroc, puisque de nombreux Marocains survivent grâce à ce commerce atypique. Cette douane commerciale permettrait non seulement de faciliter l'activité, mais aussi normaliserait la situation des porteurs», explique-t-il. Pour l'instant, le secrétaire général du PSOE ne fait qu'émettre une idée. Si une telle mesure est appliquée, cela changera la donne pour les porteurs marocains habitués jusqu'ici à transporter librement leurs marchandises. Reste à savoir ce qu'en pense les autorités espagnoles et marocaines.