Hier, le président des eurodéputés socialistes s'est prononcé en faveur du protocole de pêche. Mieux, il a affirmé que son groupe n'allait pas aider «les Sahraouis en rejetant l'accord». Quelques jours auparavant, les services juridiques de l'UE ne voyaient aucun obstacle légal pouvant interdire cet accord. Paraphé le 27 juillet dernier, le protocole de pêche conclu entre le Maroc et l'UE est sur la bonne voie pour son adoption. Le 27 novembre, il devra être examiné par la commission de la Pêche relevant du parlement européen. Et le 9 décembre, il passera les fourches caudines de la plénière. En attendant ces deux importantes échéances, l'heure est plutôt à l'optimisme. Le projet d'accord collectionne les adhésions. Feu vert des services juridiques de l'UE Le 4 novembre, les services juridiques de l'Union européenne rendaient un avis favorable sur le protocole de pêche. «Le Maroc peut exploiter les eaux des côtes du Sahara occidental comme une zone économique exclusive, tout en respectant ses obligations vis-à-vis du peuple du Sahara occidental, selon les lois internationales et spécialement selon l'article 73 de la Charte de l'ONU», lit-on dans le document de deux pages. «Il n'est pas indiqué dans le protocole, les zones où les autorités marocaine ont autorisé les chalutiers européens (126, ndlr) à opérer y compris dans les eaux du Sahara occidental. Il en est de même pour les zones où il est interdit de pêche», constate les experts de l'UE. «Nous n'allons pas aider les Sahraouis en rejetant l'accord» Hannes Swoboda, le président des socialistes et démocrates (S&D) au sein du parlement européen s'est dit, hier lors d'un point de presse tenu à Malaga, convaincu de l'importance du vote en faveur du protocole de pêche avec le Maroc. L'Autrichien a même rétorqué à une question d'un sympathisant du Polisario qu'il ne «voit aucune contradiction entre les accords de pêche et les intérêts des Sahraouis». Il a même ajouté que «nous n'allons pas aider les Sahraouis en rejetant l'accord». Les propos de Swoboda sont sur la même longueur d'onde que ceux qu'il a tenu la semaine dernière au siège du parlement européen, à destination des 194 membres de son groupe, il les a invité à prendre leurs «responsabilités et voter pour le nouveau protocole de pêche qui est bien meilleur que le précédent accord», refusé en 2011 par la plénière du parlement européen, en grande partie, à cause du Sahara occidental L'accord a même déjà reçu le soutien des 27 Etats membres de l'Union européenne. Le Comité des représentants permanents des Etats membres de l'UE à Bruxelles à demander au parlement européen de vote en faveur de l'accord de pêche entre l'UE et le Maroc. Mobilisation espagnole S'il y a un gouvernement qui s'est fortement impliqué dans ce dossier, c'est bel et bien celui dirigé par Mariano Rajoy. «Une question d'Etat» pour le ministre de tutelle, Arias Cañete. Le 5 septembre dernier, le même responsable, adressait une lettre à Perez Rubalcaba, secrétaire général du PSOE (opposition), afin qu'il convainque les eurodéputés de son parti de voter en faveur du nouveau protocole de pêche avec le Maroc. Parallèlement à cette mobilisation de haut niveau, les députés andalous du parti populaire au parlement de la région d'autonome d'Andalousie y vont de leur action. Ils soumettront, jeudi, à la plénière une proposition de loi sans aucun engagement politique visant à soutenir toutes les actions garantissant un passage réussi du projet d'accord au parlement européen.