Ce n'est pas simplement un feu vert donné aux navires européens pour rejeter leurs filets dans les eaux marocaines ou encore un accord sectoriel de plus liant le Maroc et l'Union européenne. Le nouvel accord de pêche, voté favorablement mardi en plénière, est plutôt une étape importante dans un long processus de partenariat souvent qualifié d'»historique» et d'»exemplaire», une belle marque de confiance à l'égard du Royaume, et un signe d'une volonté inébranlable de l'enrichissement du partenariat bilatéral. Singulier aussi parce qu'il témoigne de la capacité des relations du Maroc et de l'Union européenne à se régénérer en permanence et à créer les conditions propices à un développement vigoureux et une croissance soutenue mutuellement bénéfique. Cet accord est aussi historique dans la mesure où il constitue une reconnaissance supplémentaire de la communauté européenne des réformes démocratiques du Maroc et une cuisante mise en échec des plans de ses détracteurs qui se plaisent à jouer dans les «eaux troubles». Il faut bien rappeler à cet effet que le chemin parcouru a été bien long. Mais à chacune des étapes, le Maroc a su faire preuve de patience, de maitrise et de flexibilité pour se conformer et au mandat du Conseil européen ainsi qu'aux exigences formulées par le parlement en décembre 2011. La solidité des arguments et les améliorations apportées par le Royaume au nouvel accord ont permis à ce dernier de passer, une à une, toutes les étapes et recueillir l'aval des différentes institutions et commissions qui l'ont examiné. De la commission développement du PE à celle de la pêche, compétente au fond, en passant par celle des budgets, le protocole a réussi tous les tests et fait son chemin jusqu'au vote final. Avant même l'aval des parlementaires européens, un sentiment de réconfort a été ressenti chez les partenaires européens du Royaume qui évaluent à juste titres les efforts consentis par le Maroc sur tous les fronts y compris sur le partenariat dans le domaine de la pêche. Pour les partenaires institutionnels, c'est le cheminement logique d'une coopération qui n'a cessé de se consolider au fil des ans, comme le souligne le chef de la délégation de l'UE au Maroc, Rupert Joy, qui voit en cette ratification «une bonne nouvelle qui symbolise la reprise d'un partenariat de plus de 25 ans». La nouvelle est d'autant plus réconfortante qu'elle est en droite ligne de l'avis favorable de la Commission européenne, de la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, et les Etats membres au sein du Conseil européen. En effet, la Commission européenne n'a eu de cesse de mettre en avant au sein même du Parlement européen le caractère légal et efficient du nouveau protocole tant en termes de rentabilité économique, de bonne gouvernance que de durabilité. Chez les eurodéputés, la satisfaction a été le mot d'ordre. Les membres du Parlement européen ont salué un «excellent signal que l'Europe envoie aujourd'hui au Maroc et à tous les efforts qu'il a menés en faveur de la démocratie et des droits de l'Homme». Pour le parlementaire européen Gilles Pargneaux, l'approbation de cet accord traduit l'attachement des eurodéputés au renforcement des relations privilégiées qu'entretient l'UE avec son partenaire marocain et constitue aussi un jalon de plus sur la voie de la mise en place d'une grande zone de coopération à tous les niveaux entre les deux rives de la Méditerranée. Le chef de file des Socialistes et Démocrates au Parlement européen, Hannes Swoboda n'y est pas allé par quatre chemins. La ratification de cet accord contribuera assurément au renforcement des relations entre le Maroc et l'UE et ouvrira la voie à de larges perspectives de partenariat, a-t-il dit. «Il n'y avait aucune raison que le Parlement s'oppose à la ratification de cet accord», voit de son coté l'eurodéputé portugais, Luis Manuel Capoulas Santos, d'autant plus que l'accord est «équitable et respecte les droits» des populations. Au-delà des améliorations techniques contenues dans l'accord, c'est une nouvelle preuve de l'amitié et de la confiance que le Maroc, qui dispose depuis 2008 du Statut avancé, porte à l'Union Européenne, estime quant à elle l'eurodéputé française Rachida Dati. A ses yeux, le Parlement européen réaffirme aujourd'hui la volonté de l'UE d'aller de l'avant dans ses relations avec le Maroc. Après le vote positif du parlement européen, le protocole de pêche doit maintenant recueillir l'aval des députés marocains. Dès lors, les navires européens pourront de nouveau pêcher dans les eaux marocaines.