Le 29 octobre 1965 à Paris, disparaissait Mehdi Ben Barka. 48 ans plus tard, la vérité n'a toujours pas éclaté sur cette affaire qui dépasse le cadre maroco-marocain. L'implication d'agents français, américains et voire même israéliens dans l'opération donne à ce dossier une envergure internationale. Sur ce dossier, les projecteurs sont très souvent orientés sur l'opposant ou sur son fils, Bachir. Une fois n'est pas coutume, sur Yabiladi nous avons choisi d'évoquer le travail de l'avocat, Me Maurice Buttin, un natif du Maroc, qui suit cette affaire depuis 48 ans. Aujourd'hui, c'est le 48ème anniversaire de la disparition de Mehdi Ben Barka, l'une des énigmes de l'Histoire du Maroc post-indépendance. Une affaire qui s'est affranchie du sceau strictement local pour une notoriété internationale. Logique, le combat mené par le plus célèbre opposant à Hassan II pour l'organisation de la conférence de la Tricontinentale, organisée en janvier 1966 à la Havane à Cuba, a nettement contribué à la renommée de Mehdi. 48 ans plus tard, force est de constater que tant au Maroc, en France ou aux Etats-Unis, une chape de plomb pèse de tout son poids sur cette affaire, obstruant la vérité. Me Maurice Buttin, voilà 48 ans qu'il suit le dossier Et s'il y a un homme qui a combattu pendant toutes ses années pour la réalisation de cet objectif, c'est bien lui : Me Maurice Buttin, un proche de la famille Ben Barka, né à Meknès en 1928. En 1954, son inscription au barreau de Rabat lui donne l'occasion de connaître les personnalités du mouvement national, notamment ceux ayant un penchant pour la gauche. Deux jours après la disparition de l'opposant, la mère de Mehdi confie à Me Buttin le dossier de son fils. Depuis 48 ans, il continu toujours le combat avec la même ferveur, malgré le poids des années. qu'il le suit toujours. C'est en effet lui qui a révélé au grand public, lors d'une conférence à Rabat, en mai 2009, l'issue des mandats d'arrêts internationaux lancés, en octobre 2007, par le juge Patrick Ramël contre cinq haut sécuritaires dont notamment les généraux Kadiri, ancien chef de la DGED, et Hosni Benslimane, le patron de la gendarmerie. Faute de visas des autorités françaises, ils n'ont jamais été remis à Interpol. Creuser au PF3 pour trouver le corps de Mehdi Deux ans plus tard, toujours au Maroc, précisément à Salé, Me Buttin revient à la charge mais cette fois contre ses camarades à l'USFP. «Je demande aux socialistes marocains et à la justice marocaine de creuser au PF3 (Point fixe 3, un centre de détention géré par les services secrets entre la fin des années 60 et le début des années 70. Il se trouve dans les environs de Rabat, ndlr) où le corps de Ben Barka pourrait être enterré. Si son corps n'est pas retrouvé dans ce centre, on aura au moins essayé». Au cours de la même intervention, Me Buttin, avec son franc parler, tirait à boulets rouges sur la collusion des gouvernements marocains et français pour ne pas élucider l'affaire Ben Barka. Une connivence qui empêche et les mandats d'arrêts d'atterrir sur les bureaux d'Interpol et la déclassification de tous les documents, estampillés secret défense, liés à une affaire pourtant vieille de 48 ans. Et même lorsque la CIA a dévoilé, en 2007, "ses bijoux de familles", elle n'a présenté au grand public aucun indice sur l'affaire Mehdi Ben Barka. Conférence de Me Maurice Buttin au Maroc - FAB