Le gouvernement français a rejeté une demande de levée du "secret-défense", qui lui a été adressée dans l'enquête sur la disparition de Mehdi Ben Barka. "Je viens d'apprendre" que le ministre français de la défense "Alain Richard avait rejeté cette requête, que les pièces sollicitées ne seraient pas déclassifiées", précise Me Maurice Buttin, avocat de la famille du défunt Mehdi Ben Barka, assassiné en octobre 1965 à Paris, dans un communiqué. "Je ne cacherai pas que je suis outré par ce refus persistant du gouvernement, plus de 36 années après le rapt en plein Paris et l'assassinat du leader de l'opposition marocaine", ajoute-t-il. L'avocat rappelle qu'il avait demandé au juge d'instruction de solliciter le ministre de la défense afin d'obtenir "la déclassification des derniers documents, saisis en 1982 en son ministère, encore couverts par le secret de la défense nationale". En janvier 2000, répondant à une autre demande, le gouvernement s'était prononcé en faveur d'une levée partielle du secret défense frappant des documents sur cet enlèvement qui n'a jamais été élucidé. Cette demande de Me Buttin était intervenue après que l'ancien agent secret Ahmed Boukhari eut affirmé fin juin dans la presse française et marocaine que Mehdi Ben Barka avait été torturé et assassiné par le ministre de l'intérieur, à l'époque le général Mohamed Oufkir, et son adjoint Ahmed Dlimi et que son corps, transporté au Maroc, avait été dissous dans une cuve d'acide. En octobre dernier, le juge d'instruction, Jean-Baptiste Parlos, qui enquête sur la '' disparition '' à Paris de Mehdi Ben Barka a demandé à la commission consultative du secret de la défense nationale la déclassification des derniers documents saisis en 1982 au ministère de la Défense, couverts par le secret défense. En janvier dernier, le ministre français de la Défense avait autorisé une levée partielle du secret défense couvrant certains documents mais avait refusé d'en déclassifier d'autres comme le dossier des services secrets français.