Presque dix jours après l'arrestation d'Ali Anouzla, une première réaction du prince Moulay Hicham. Pour lui, il ne s'agit pas là d'un fait isolé. Le PJD a eu également son lot de critiques, il en est de même pour le Makhzen. Le prince Moulay Hicham dénonce l'arrestation d'Ali Anouzla. Ne faisant pas dans la dentelle, le cousin du roi Mohammed VI, dans un article publié sur le site alifpost, la considère comme une autre preuve tangible de «la fragilité de ce qui est appelé la transition démocratique». Et ce n'est pas tout, le prince estime que nous ne sommes pas en face d'un «fait isolé» mais qu'il s'inscrit dans «une dynamique de récupération de l'emprise, selon une vision autoritaire, sur le champ politique, après la phase des «concessions et d'ouverture» octroyées grâce aux mobilisations populaires de 2011». Une fois cette position énoncée clairement, l'auteur enchaine par des éloges à la ligne éditoriale du site d'actualité Lakome et à son directeur qui se trouve incarcéré à la prison de Salé pour terrorisme. Le prince cite, particulièrement les éditos d'Anouzla «critiquant sans répit et sans complaisance le régime en place». Bien entendu, il n'a fait aucune référence au dernier édito du journaliste intitulé «l'Arabie saoudite, ce péril en embuscade», encore visible sur la Une de Lakome. Moulay Hicham récuse la version officielle Sur la même longueur d'onde que les ONG nationales et internationales des droits de l'Homme, le prince souligne que la diffusion de la fameuse vidéo d'AQMI n'est nullement une apologie du terrorisme mais une manifestation «de la liberté d'expression» qui ne suscite «la moindre controverse en occident». Il a rappelé, également, dans son article, que ce n'est, d'ailleurs, pas la première fois au Maroc que «l'épée de Damoclès tombe sur les têtes des journalistes, artistes ou de militants». Et de citer les cas de trois hebdomadaires, Le journal, Demain et Assahifa, mis, en 2000 dans «le box des accusés» pour avoir «publié un document, révélant la participation de leaders du mouvement national dans les tentatives des coups d'Etats militaires au Maroc». Le PJD a eu son lot de critiques L'arrestation d'Ali Anouzla est une autre preuve de la fin de "la lune de miel" entre le prince et le PJD. Là aussi, il n'est d'ailleurs pas le seul. Karim Tazi, l'homme d'affaire et partisan du Mouvement du 20 février, qui avait voté pour le parti de la Lampe lors des législatives du 25 novembre 2011, en est un autre exemple. «Et voilà le PJD qui recours aujourd'hui aux mêmes pratiques de censures alors même que celui-ci avait injustement souffert de la mise au pas musclée après les attentats du 16 mai 2003. Une fois aux affaires, le PJD se comporte à l'aune de ceux-là même qui l'avaient mis au ban, reproduisant ainsi l'exemple de l'USFP», écrit le prince. Moulay Hicham conclut son article en tirant à boulets rouges sur le Makhzen qui veut contrôler la presse alors même qu' «au Maroc l'offre médiatico-journalistique reste très pauvre malgré la multiplication des titres, et où le travail indépendant et professionnel se fait rare, la liberté de ton et les enquêtes sans complaisance constituent une source de puissance et de nuisance que le Makhzen veut à tout prix contrôler, pour ne pas dire anéantir».