L'affaire Chakib continue de faire parler. Pas plus tard qu'hier, «le Club des avocats au Maroc», la famille et les amis de cet étudiant marocain, accusé du meurtre de son professeur de médecine de confession juive, ont tenu un sit-in devant l'ambassade d'Ukraine à Rabat. Objectif : exhorter les autorités de Kiev à veiller qu'un procès équitable puisse avoir lieu. Etudiant en médecine, Othmane Chakib croupit actuellement dans les prisons ukrainiennes depuis le 19 octobre 2012. Au Maroc, sa terre natale, les réactions et soutiens des mouvements associatifs et de ses proches fusent de partout. «Le Club des avocats au Maroc», la famille et les amis de l'accusé ont demandé aux autorités ukrainiennes d'assurer un procès juste et équitable ce mercredi devant l'ambassade d'Ukraine à Rabat. La défense du jeune marocain avait déjà signalé de «nombreuses infractions», «failles et contre-vérités» lors de l'arrestation du Marocain, soulignant au passage l'inculpation sans la présence d'avocat ni de traducteur. Quoi qu'il en soit, Naima Bouchama, mère de l'accusé, ne s'avoue pas vaincue. Elle ne doute pas, une seule seconde, de l'innocence de son fils. Elle a adressé une lettre à l'ambassadeur ukrainien à Rabat et a demandé au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération de soutenir son fils incarcéré afin de lui assurer un procès juste, apprend-t-on dans un dépêche de la MAP. Le père de Othmane est également monté au créneau, révélant que son fils de 26 ans a été entendu quatre fois durant la semaine dernière, et qu'il devrait être encore auditionné les deux prochaines semaines. Soutien sans faille de la famille, quid des autorités marocaines ? Le Club des avocats au Maroc, la famille et les amis de Chakib, ont exprimé leur exaspération devant «l'indifférence avérée à l'égard des droits humains, tels que garantis par les conventions et accords internationaux». Pour leur part, le ministère chargé des MRE et celui des Affaires étrangères n'ont, à ce jour, fait part d'aucune réaction officielle concernant l'affaire Chakib, alors que dans un peu plus de deux mois, le jeune marocain aura déjà passé une année dans les geôles ukrainiennes. En tout cas, dans un pays souvent pointé du doigt en Europe pour ses agissements en contradiction avec les droits de l'homme, Othmane Chakib pourrait être victime de mauvais traitements en prison, sachant que le motif religieux est brandi à chaque fois que le meurtre refait surface dans les médias ukrainiens. Le ministère chargé des MRE et celui des Affaires étrangères devraient donc essayer de tout faire pour s'assurer que le procès se déroule de façon impartiale et que justice soit établie. Sit-in devant l'ambassade d'Ukraine à Rabat