L'appel à la grève des pompistes, lancé par la Fédération nationale des commerçants et des propriétaires des stations-services pour tout le territoire national, a créé un effet de panique chez les Marocains. Nombreux sont ceux qui se sont dirigés hier soir, vers les stations services pour faire le plein de leurs véhicules, de peur de tomber en panne. Explications. Au Maroc, une grande partie des stations-service du pays est en grève aujourd'hui, jeudi 18 juillet. Elle le sera également demain. L'appel à la grève, lancé il y a quelques jours par la Fédération nationale des commerçants et des propriétaires des stations-services, à destination des pompistes de tout le territoire national, a été, en effet, largement entendu ou du moins par les citoyens marocains. Preuve en est, plusieurs stations-service du pays, à Casablanca et Rabat notamment, ont observé, durant la soirée d'hier, un mouvement de panique sans précédent. Craignant de tomber en panne sèche, de nombreux automobilistes se sont rués sur les stations-service du pays pour faire le plein de carburant. De longues files d'attentes se sont ainsi formées autour des pompistes qui ont dû rester ouverts jusqu'à très tard dans la nuit, comme on peut le voir dans cette vidéo. 48h pour faire pression A l'origine de la grève des gérants de stations services, un conflit de longue date avec le Groupement des pétroliers du Maroc (GPM). Dans un communiqué, la Fédération nationale des commerçants et des propriétaires des stations-services accuse le GPM, entre autres, de «vouloir mettre la main sur ces stations-services en vue de bénéficier des terrains sur lesquels elles se trouvent» et dénonce «leur volonté de chasser les gérants et de les priver de leurs droits». «Etant propriétaires des murs et des terrains sur lesquels sont construites les stations-services, les fournisseurs peuvent à tout moment changer de gérant de la station après une période de préavis ne dépassant pas un mois et sans aucune indemnité, dénonce la Fédération des pompistes», explique la fédération, citée par Le Matin. Pour y remédier, les gérants des stations services réclament la révision d'un accord datant de 1997 conclu avec le GPM pour pouvoir bénéficier d'un «statut juridique propre». La suspension des contrats de location-gérance prévus dans l'accord en question pose problème, tout comme le non-respect par le GPM de la clause relative à la transmissibilité de la gestion des stations-services directement aux ayants droit en cas du décès du gérant. «Si le GPM persiste dans sa position, nous entamerons d'autres formes de protestations pour défendre nos droits», prévient Zakaria Rabaâ, secrétaire de la fédération, contacté par Libération. Pour l'instant, le GPM n'a encore rien fait pour répondre aux réclamations des pompistes, le gouvernement non plus. Les automobilistes par contre ont anticipé pour ne pas rester bloqué lors du départ en week-end. Une crainte quelque peu exagérée, puisque de nombreuses stations-services sont restées ouvertes aujourd'hui.