Après trois jours de calme précaire à Laâyoune, les pro-Polisario ont repris la cadence de leurs manifestations. Samedi, ils ont réussi a drainé un nombre plus élevé de participants par rapport à de précédentes contestations. Les forces de l'ordre ne sont pas intervenues. La mobilisation des indépendantistes continue, ils se préparent à commémorer les dates du 10 et du 20 mai 1973. Samedi, Laâyoune a connu une «grande» marche des pro-Polisario qui a duré deux heures. Une première au Maroc. Environ plus d'un millier de saharaouis -CODESA d'Aminatou Haidar avance le chiffre de 6000- ont battu le pavé de la capitale du Sahara, brandissant des drapeaux du Front et réclamant l'indépendance de la région. La marche a été marquée par une participation des habitants du quartier Maâtallah, réputé pour être un bastion du Polisario. Le timing de cette mobilisation était bien calculé, il coïncidait avec l'arrivée d'une délégation de huit femmes journalistes, membres de The International Women Fondation, dont la majorité travaille pour des supports américains (Washington Post, Herald Tribune, The Boston Globe, The New York Times, Foreign policy) et la BBC anglaise. C'est la deuxième visite de l'IWMF au Sahara après celle survenue en novembre 2012. Visiblement, cette présence de représentantes des médias américains au Sahara a dissuadé les forces de l'ordre d'intervenir contre les marcheurs, comme c'était le cas lors de précédents événements. Deux grands rendez-vous des manifestations : le 10 et le 20 mai Cette mobilisation des indépendantistes va crescendo. Les jours à venir verront, à coup sûr, la multiplication des marches. Et pour cause, Aminatou Haidar et les autres ne vont pas laisser passer la commémoration de deux grandes dates inscrites dans l'agenda du Front sans rien entreprendre. Le vendredi prochain, les amis de Mohamed Abdelaziz célèbreront le 40ième anniversaire de la création du Polisario. Une entité, officiellement, créée le 10 mai 1973 dans la localité mauritanienne de Zouerate, par des jeunes issus du Sahara et de la Mauritanie, parmi eux Ahmed Baba Meski, ancien ambassadeur de Nouakchott auprès des Nations Unies. Le 20 mai, est une autre date symbole que le Polisario devrait fêter. Il s'agit de la première attaque menée par le Front, juste dix jours après sa constitution, contre le poste espagnol d'El Khanga, à l'Est de Smara. Là aussi, les indépendantistes de l'intérieur se doivent de commémorer cet événement avec l'organisation de manifestations. Par ailleurs, des sources locales indiquent un déploiement massif des forces de l'ordre à Laâyoune, Smara et Boujdour avec l'arrivée de nouveaux renforts au Sahara. Chaque partie mobilise les siens. Or, dans le cas du Maroc, il n'a pas encore fait avancer les associations dites unionistes sur l'échiquier saharaoui. Certes, elles ont l'avantage du nombre mais quant à leur détermination… c'est une autre paire de manche.