Chabat et Benkirane ne sont pas faits pour s'entendre. Le secrétaire général de l'Istiqlal pense rompre son alliance avec l'islamiste et sceller une nouvelle alliance avec les composantes de la Koutla, l'USFP et le PPS. C'est le pari qu'il s'est fixé de relever en 2016. Hamid Chabat se prépare aux prochaines élections législatives. Il vient d'affirmer que son alliance avec le PJD arrivera à terme à l'horizon 2016. Dans des déclarations au quotidien Akhbar, édition d'aujourd'hui, le secrétaire général de l'Istiqlal s'est contenté de qualifier son pacte avec les islamistes de «passager pour immuniser les intérêts du pays et nullement politique et stratégique». Ce divorce de Chabat avec le PJD de Benkirane serait remplacé par des retrouvailles entre les composantes de la Koutla. Un corps cliniquement mort depuis des années. Pour redonner vie à ce bloc, le patron de la Balance préconise l'incorporation de nouvelles recrues appartenant à la mouvance démocratique progressiste. Chabat refuse de polémiquer avec Lachgar Dans ces déclarations au journal Akhbar, Chabat a refusé de commenter les propos du premier secrétaire de l'USFP, parus dans l'édition de cette semaine de Jeune Afrique. Dans un entretien accordé à cet hebdomadaire, Driss Lachgar a confié qu' «à l'égard de Hamid Chabat, tout comme de Mohamed Nabil Benabdellah, du PPS, j'éprouve une sorte de frustration. Celle de voir d'anciens alliés au sein de la Koutla, des partis historiques et respectables, jouer un rôle qui n'est pas le leur : celui de force d'appoint». Le leader socialiste a indiqué qu'il «respecte les efforts de Hamid Chabat pour ne pas se faire phagocyter par le PJD et pour obtenir du Premier ministre qu'il cesse de se comporter en chef de parti et se place enfin en chef de la majorité - ce qui, soit dit en passant, lui permettrait de contenir les débordements irresponsables de certains de ses ministres». Ce jet de fleurs est apprécié par Chabat. Il vient d'affirmer au quotidien Akhbar qu'il n'est pas concerné par les critiques de Lachgar, expliquant que la participation de son parti au gouvernement Benkirane est une décision de l'ancienne direction de l'Istiqlal. Une demi-vérité, sachant qu'il était l'un des partisans d'entrer dans une alliance avec le PJD et avait même tenté, en vain, de placer certains de ses fidèles dans la composition finale de l'équipe Benkirane. Les rêves de Chabat se heurtent à la dure réalité La réalisation des rêves de Chabat demeure tributaire des résultats des urnes en 2016. Avec un USFP en proie à de graves problèmes internes, (lire l'article : Elections truquées à l'USFP : Doumou confirme l'ingérence du ministère de l'Intérieur), et à moins d'un coup de théâtre ou d'une force obscure, il serait très difficile pour les socialistes de remonter la pente. Quant au PPS de Nabil Benabdellah, il se complait à vivre dans l'ombre du PJD. N'oublions pas que c'est grâce au soutien des islamistes que les anciens communistes ont pu décrocher un siège, à la circonscription d'El Youssoufia, lors des élections partielles du 28 février. Dans ce contexte, il est fort improbable que les plans de Chabat parviennent à aboutir en 2016.