En dépit des oppositions idéologiques entre le PPS et le PJD, les liens entre les islamistes et les anciens communistes ne cessent de se raffermir, au sein du gouvernement marocain. Les élections partielles d'hier en sont la preuve. Si le PPS de Nabil de Benabdellah a pu glaner un siège dans la circonscription d'El Youssoufia, c'est grâce au soutien des militants de la Lampe. Les cinq sièges mis au vote dans autant de circonscriptions ont tous été gagnés par les partis présents au gouvernement. Les élections partielles d'hier, jeudi 28 février, ont tourné en faveur des quatre partis de la majorité gouvernementale. En attendant l'annonce des résultats officiels par le ministère de l'Intérieur, les informations en provenance des QG des partis annoncent que les 5 sièges à pourvoir, dans cinq circonscriptions différentes, seraient tombés dans l'escarcelle de la majorité. Un siège va au PJD, deux sièges reviennent au Mouvement Populaire, un autre pour le PPS et un troisième à l'Istiqlal. Dans le détail, la circonscription d'El Youssoufia revient au candidat du PPS avec plus de 9000 voix, loin derrière celui du PAM, parti d'opposition, qui n'a recueilli que 5400 voix. Le gagnant est un ancien chauffeur municipal de la commune de Chammaiya à la tête de laquelle se trouve le perdant. Le soutien du PJD au PPS de Nabil Benabdellah a été déterminant dans ce résultat. Les islamistes n'ont présenté que deux candidats à ces élections partielles, à Settat et Moulay Yacoub, près de Fès. Dans les trois autres circonscriptions, ils ont mouillé le maillot pour les camarades du PPS. Ils n'ont réussi leur pari que pour El Youssoufia, les deux autres circonscriptions, Settat et à Sidi Kacem, reviendraient au MP, selon les premiers résultats. A Moulay Yacoub, le duel entre membres de la majorité gouvernementale a tourné en faveur du PJD. L'heureux élu, Mohamed Youssef, a eu, selon le site de la Lampe, 9600 voix, contre 8000 pour le candidat du RNI et 6000 au mandataire de la liste du MP. Duel «fratricide» entre le MP et le PJD a Settat A Sidi Kacem, le siège est revenu au MP. Avant même le dépouillement des résultats, l'Istiqlal de Hamid Chabat a accusé le gouverneur de la région, un ancien membre du MP, de favoriser le candidat du Mouvement populaire dont le président n'est autre que le ministre de l'Intérieur, Mohand Laenser. Le MP a également réussi à ravir le siège de la très disputée circonscription de Settat au PJD. Hier, vers quatorze heures, les islamistes ont présenté dix plaintes contre ce qu'ils qualifient d' «irrégularités» qu'auraient commis les autres candidats. Le directeur de la campagne électorale des islamistes, dans des déclarations au site du PJD, a pointé du doigt l' «implication» d'élus municipaux le jour du scrutin en faveur du candidat du MP. Enfin, le dernier parti de la majorité gouvernementale sauve la mise et remporte le siège en jeu dans la circonscription de Azilal-Damnate. Faillite de l'opposition Ces élections ont une nouvelle fois montré la faillite des formations de l'opposition, notamment le PAM et l'USFP. Ces partis ne parviennent pas à tenir tête au PJD et autres composantes de la majorité. Une observation déjà constatée lors des élections partielles, d'octobre, à Tanger et Marrakech. Mi-décembre dernier, le conseil constitutionnel avait annulé, à la suite de recours, les résultats des élections de 12 circonscriptions pour un seul siège dans chacune d'elles. La classe politique a encore rendez-vous avec des élections partielles pour se partager les sept restantes. C'est au ministère de l'Intérieur d'en fixer la date.