Les récentes déclarations des responsables du PJD ou encore de l'Istiqlal pointant du doigt l'intervention du ministère de l'intérieur dans les élections partielles du 28 février n'ont pas laissé de marbre le Mouvement populaire. Mercredi 6 mars, le bureau politique du parti dirigé par Mohand Laenser, également ministre de l'intérieur, a fermement démenti toute intervention ou tentative du ministre de l'intérieur ou des responsables de l'administration territoriale d'influer sur le cours de l'opération électorale. Dans ce communiqué qui cible principalement les composantes de la majorité, le parti de l'épi a «exprimé son refus catégorique des différentes accusations gratuites dont les candidats du MP ont été la cible lors des dernières élections partielles», se disant surpris par rapport aux déclarations de certaines composantes de la majorité. Pour le MP, sa campagne électorale dans les quatre circonscriptions (Sidi Kacem, Youssoufia, Moulay Yacoub et Settat) où il a présenté ses candidats, «s'est déroulée de manière saine et n'a été entachée par aucune irrégularité», ajoutant que ceci a été confirmé par des enquêtes faites à l'issue des plaintes portées par les différents candidats que ce soit lors de la campagne ou durant le jour du scrutin. Clamant la neutralité du ministre de l'intérieur, le parti n'a pas manqué de tirer sur ses alliés : «Le secrétaire général a pris suffisamment de distance par rapport à la gestion directe des affaires du parti, veillant à n'assister à aucun rassemblement électoral pour soutenir les candidats du parti, et ce contrairement à l'attitude d'autres dirigeants des partis de la majorité avec des responsabilités gouvernementales différentes». Et enfin le Mouvement populaire assure que son appartenance à la majorité gouvernementale émane d'un choix volontaire, qui n'obéit qu'à la profonde conviction de privilégier l'intérêt commun du pays et de veiller à la réussite de la nouvelle expérience dans laquelle s'est engagé le Maroc à l'aune de la Constitution de 2011. Notons qu'outre les responsables qui se sont échangé les accusations, les partis de l'opposition ont également dénoncé «une partialité du gouvernement» et «une utilisation des moyens publics» pour attirer les électeurs, exprimant leur crainte par rapport à la tournure que devront prendre les prochaines échéances électorales. A ce propos, les forces de l'opposition ont appelé à la création d'une commission électorale indépendante pour la gestion des prochaines élections loin du ministère de l'intérieur. Il est à rappeler que la majorité gouvernementale a raflé tous les sièges lors de ces élections partielles. La circonscription d'El Youssoufia est revenue au candidat du PPS avec plus de 9.000 voix, loin derrière celui du PAM, parti d'opposition, qui n'a recueilli que 5.400 voix. Le MP a triomphé à Settat et à Sidi Kacem. A Moulay Yacoub, le duel entre membres de la majorité gouvernementale a tourné en faveur du PJD. Enfin, l'Istiqlal a sauvé la mise en remportant le siège en jeu dans la circonscription de Azilal-Demnate.