Le collectif Collectif du vol AF2497 qui a décidé d'assigner Air France devant le tribunal des référés de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, le 25 février prochain, s'indigne. Il accuse l'Express de désinformation. L'hebdomadaire français avait indiqué, le 19 février, que cette plainte loin de flatter Mohammed VI, l'avait plutôt embarrassé. «Nous se sommes pas aussi stupides que ça !», lui répond aujourd'hui, le Collectif. La voilà enfin, la campagne de désinformation ! Lancée exclusivement par L'Express, relayée exclusivement par quelques «portails d'information» [dont Yabiladi, ndlr] où chacun l'a reprise en fonction de sa propre lecture, son propre point de vue. Il faut dire qu'il y avait matière à assouvir tous les désirs de propagande. L'article de L'Express, étonnement court, affirme, sans citer la moindre source, que le Roi du Maroc est «embarrassé» par la plainte de notre collectif. Notre collectif, dans son «excès de zèle royaliste», gènerait maladroitement la future rencontre entre le chef de l'état Français et le roi du Maroc. Admettons au moins que le Collectif, grâce à cet article, gagne plus de crédibilité sur la liberté dans son action et l'indépendance de sa démarche de tout parti politique, autorité officielle ou quelconque organisation puisque la plainte «embarrasse» - apparemment - le Roi du Maroc. Cela répond clairement aussi à tous ceux qui nous ont pris pour des béni-oui-oui. N'aurions nous pas été, à notre tour, capables de lancer des campagnes de désinformation en criant qu'Air France nous avait contactée pour nous proposer des voyages aux Seychelles contre le retrait de notre plainte ? Non, nous n'aurions pas été capables, sans preuves tangibles, de remplacer les faits par les rumeurs, les actes par les mots. Pourquoi agir ainsi alors que notre action est purement citoyenne et dont le but est de dénoncer le comportement inadmissible d'un commandant de bord qui a violé les lois de l'aviation civile et a compromis la sécurité des passagers par ses propos ? Nous nous interrogeons, par ailleurs, sur cette presse qui nous fait un procès de valeur avant même que le tribunal ne rende son jugement. A cette presse, ou l'ex-presse, qui tourne au verbiage et use de la rumeur comme abrasif pour politiser l'apolitique, nous disons : «Nous se sommes pas aussi stupides que ça!».