Après la Tunisie et l'Egypte, le Maroc pourrait nouer à son tour un partenariat sur le sensible dossier migratoire avec l'Union européenne. Le Maroc pourrait conclure un accord avec l'Union européenne portant sur la lutte contre l'immigration irrégulière, rapporte un média européen. Cette annonce a été faite ce mardi 5 novembre au Parlement européen par la candidate à la fonction de commissaire au sein de la Commission européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Šuica. Un poste nouveau dans l'organigramme de la CE. «Nous avons de bonnes relations avec le Maroc», a-t-elle déclaré, ajoutant devant les eurodéputés qui examinaient sa candidature, que le royaume «peut nous aider et nous pouvons l'aider». Ces révélations de la part de Mme Šuica interviennent un mois après les arrêts de la Cour de Justice de l'Union Européenne (CJUE), rendus le 4 octobre, excluant le Sahara occidental des accords agricole et de pêche signés en 2019 entre le Maroc et les Vingt-Sept. Le Maroc ouvert à une meilleure coopération Pour rappel, l'UE a déjà conclu des partenariats dans la lutte contre l'immigration irrégulière avec la Tunisie et l'Egypte, respectivement en juin 2023 et mars 2024, en échange d'aides financières : 900 millions d'euros destinés à Tunis et 7,4 milliards d'euros pour Le Caire. Ces accords, dénoncés par les ONG des droits de l'Homme, prévoient «un engagement total de la part» des deux Etats arabes «pour contrôler l'immigration clandestine, à travers le renforcement des frontières, la lutte contre le trafic d'êtres humains et l'aide au retour». Le Maroc a toujours manifesté sa disposition à réadmettre ses ressortissants en situation irrégulière en Europe. Une position réaffirmée par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, dans une interview accordée la semaine dernière à un média français. «Aujourd'hui, nous cherchons à accélérer l'émission des laissez-passer en coordination avec les autorités françaises, afin d'assurer une identification rapide et faciliter le retour des migrants irréguliers. Selon les orientations des hautes autorités marocaines, les consulats ont reçu des instructions pour collaborer étroitement avec les préfectures de police et optimiser ce processus.» En revanche, le royaume a, jusqu'à présent, rejeté toutes les offres d'accueil dans des centres les migrants irréguliers porteurs d'autres nationalités, ayant transité par son territoire pour accéder à l'espace européen. «Le Maroc est généralement contre toutes sortes de centres (de rétention pour les migrants, ndlr). Cela fait partie de notre politique migratoire et c'est une position au nom de la souveraineté nationale», avait affirmé le chef de la diplomatie dans des déclarations, en octobre 2018, à un média allemand. Une position que Bourita avait défendue quelques mois plus tôt à l'issue d'entretiens, tenus en juin 2018 à Rabat, avec l'ancien ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Borrell.