L'ONG internationale Human Rights Watch (HRW) a indiqué, jeudi, que maintenir Fouad Abdelmoumni en détention «et l'accuser pour avoir exprimé pacifiquement ses opinions constituerait une violation flagrante de son droit à la liberté d'expression en vertu du droit international». Par le biais de sa directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord, Lama Fakih, l'organisation se dit «profondément» préoccupée par l'arrestation d'un «éminent militant des droits humains», par ailleurs membre du Comité consultatif de HRW. Dans la nuit de mercredi à jeudi, le parquet de Casablanca a confirmé l'interpellation et le placement en garde à vue de Fouad Abdelmoumni, également coordinateur de l'Instance marocaine de soutien aux prisonniers politiques. Le justice lui reproche la «diffusion de nombreuses fausses informations» sur les réseaux sociaux, notamment le «signalement d'un crime notoirement fictif dont il sait l'inexistence». Dans un commentaire publié le 28 octobre sur Facebook, Abdelmoumni «critiquait les politiques migratoires du Maroc et l'utilisation de logiciels espions pour cibler les dissidents», souligne une déclaration écrite de HRW, rappelant que le militant est «un ancien prisonnier politique», soumis «pendant des années à une surveillance numérique, notamment via le logiciel espion Pegasus». Maroc : L'arrestation de Fouad Abdelmoumni fait réagir des organisations de la société civile Le commentaire incriminé est intervenu dans le contexte de la visite d'Etat, effectuée par le président français Emmanuel Macron, du 28 au 30 octobre 2024 au Maroc. Il a évoqué les relations entre les deux pays, l'affaire Pegasus, ainsi que la précédente crise diplomatique. Annonçant l'arrestation de Fouad Abdelmoumni, mercredi soir, l'Instance marocaine de soutien aux prisonniers politiques a fait savoir que le militant devrait être déféré devant le procureur du roi, ce vendredi 1er à Casablanca.