Cela fait plus d'un an que la terre a gravement tremblé dans la région d'Al-Haouz, causant près de 3.000 décès, plus de 6.000 blessés et des dégâts matériels immenses. Alors que les plaies générées par l'une des plus grandes catastrophes de notre Histoire sont toujours ouvertes, l'approche de l'hiver et son lot d'intempéries et de complications météorologiques, dont la neige, le froid et les inondations, menace des milliers de ménages qui vivent encore dans la précarité, en attendant la fin de la reconstruction des zones ravagées par le séisme. Parqués pour la plupart dans des logements de fortune, principalement des tentes ou des masures bricolées de bric-à-brac en flanc de montagnes, ces concitoyens, physiquement et émotionnellement éprouvés par les séquelles du tremblement de terre, méritent encore et toujours toute notre attention, et surtout notre engagement. Car si plus des trois-quarts du programme de réhabilitation sont déjà exécutés, le reste du chantier rencontre des difficultés, dont la hausse des prix des matériaux de construction et le coût du respect des cahiers des charges relatifs à la préservation du patrimoine architectural local. Cet état des lieux, décrié depuis plusieurs mois sur les réseaux sociaux par les populations locales et aujourd'hui gravé dans le marbre par le premier rapport de l'Observatoire du programme de reconstruction post-séisme du Grand Atlas, initié par Transparency Maroc, nous incite à mettre la situation actuelle des rescapés du séisme au centre de l'actualité, à même d'enclencher une nouvelle vague de solidarité comme celle que nous avions vécue au lendemain immédiat de cette tragédie. En plus des contributions au Fonds Spécial et des caravanes d'assistance, cette campagne de solidarité devrait prendre une nouvelle dimension institutionnelle et administrative, garantissant non seulement l'efficacité et la transparence du suivi des travaux, mais aussi l'équité dans la répartition des aides. La gestion post-séisme devrait permettre à chaque famille de voir ses droits respectés et ses besoins pris en compte de manière juste et égale. Telle était la vision Royale pour ce chantier où il n'y a pas de place à l'erreur.