Fouad Abdelmoumni a été arrêté début novembre après avoir accusé sur Facebook, sans preuve, l'Etat marocain d'avoir espionné la France. Fouad Abdelmoumni, jugé à Casablanca notamment pour «diffusion d'allégations mensongères» après une publication sur Facebook où il relayait des accusations infondées «d'espionnage de la France par le Maroc», a vu son procès reporté au 30 décembre à la demande de son avocat, Mohamed Nouini, pour des raisons médicales, a appris Barlamane.com lundi 16 décembre. Lors d'une conférence de presse, le procureur adjoint près le tribunal de première instance de Casablanca, Reda Cherkaoui, a précisé que Abdelmoumni avait été présenté au procureur du roi après la fin des enquêtes et le respect des garanties légales, tout en maintenant le principe de la présomption d'innocence. Il a ajouté que le sexagénaire avait été interrogé selon les procédures légales en vigueur, concernant les informations et les allégations qu'il avait publiées, lesquelles mettaient en cause les intérêts du royaume et de certaines de ses institutions. Selon M. Cherkaoui, ces déclarations excédaient le cadre de la liberté d'expression et comportaient des éléments constitutifs de délits passibles de sanctions pénales. Fouad Abdelmoumni, figure controversée de l'Alliance de la fédération de gauche aux fréquentations interlopes, avait évoqué une «prétendue implication du Maroc dans l'espionnage de la France» à travers le logiciel espion Pegasus, une accusation fortement démentie par Rabat et par Tel-Aviv. La publication a coïncidé avec la fin de la visite d'Etat de trois jours du président français Emmanuel Macron au Maroc, qui a entériné la réconciliation entre Paris et Rabat des années de brouille. Le gouvernement marocain, pour rappel, avait catégoriquement nié posséder Pegasus et avait enclenché plusieurs procédures judiciaires en France, en Espagne et en Allemagne, chaque fois non traitées en profondeur pour cause d'irrecevabilité. Fouad Abdelmoumni est poursuivi pour «outrage à des corps constitués», «signalement d'un crime fictif dont il sait l'inexistence» et «diffusion d'allégations mensongères», a précisé le porte-parole du parquet, cité par l'agence marocaine MAP.