Outre les difficultés financières du secteur de la presse, la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) a déploré la dégradation des contenus diffusés par certains médias. A l'issue de la réunion ordinaire de son bureau exécutif, jeudi 25 avril, l'instance a souligné aussi les «difficultés de l'environnement économique, la faiblesse des recettes publicitaires, les dysfonctionnements du secteur de la publicité, les problèmes de vente et de distribution des journaux imprimés». Dans un communiqué, la FMEJ a rappelé que cette réalité occasionnait «de nombreuses pressions financières, économiques et de gestion que vivent aujourd'hui la plupart des entreprises du secteur». A ce titre, le «grand effort financier de soutien entrepris par l'Etat depuis la Covid-19» a notamment été caractérisé par «des dysfonctionnements dans la gestion». «Cette méthode est devenue aujourd'hui problématique et de nombreuses entreprises, petites et régionales, se plaignent du manque d'équité à leur endroit, alors que le gouvernement aurait dû consulter les professionnels pour élaborer un cadre juridique approprié pour l'aide publique qui garantisse l'équité et l'égalité, préserve le pluralisme et la diversité du champ médiatique national et libère du provisoire l'ensemble du système.» Dans ce même sens, la FMEJ déplore que le ministère de tutelle «persiste sur l'action unilatérale», nonobstant les propositions de la fédération. En l'espèce, elle préconise «un dialogue réel et productif avec les professionnels du secteur», dans une «démarche participative» tel que prévu par les principes de la Constitution et préconisé dans les discours royaux. Dans ce registre, la FMEJ insiste aussi que la convention collective devrait résulter de «négociations entre les parties concernées et, par la suite, procéder à la formulation de ce qui a été convenu, et non pas la présentation d'un livret préétabli en demandant à la fédération de l'approuver». Concernant la situation du Conseil national de la presse, institution d'autorégulation du secteur, la FMEJ estime que «beaucoup expriment, dans leurs communiqués et déclarations, des positions plus proches de la position initiale de la Fédération». «La création d'une commission provisoire est contraire à la loi et piétine la formulation et l'esprit de l'article 28 de la Constitution», souligne la même source, ajoutant que «tous les blocages» liés à la question «sont le résultat de cette démarche irrationnelle du gouvernement». Face à ce constat, la FMEJ rappelle «la nécessité d'investir en premier lieu dans le professionnalisme, d'encourager les entreprises sérieuses et de renforcer la coopération et les partenariats avec les organisations professionnelles, crédibles et lucides». La FMEJ prend également acte de l'amélioration du classement du Maroc dans l'Indice de la liberté de la presse. Elle appelle à en tirer profit «pour faire évoluer l'acquis concret réalisé par notre pays en matière de mise à niveau du secteur de la presse et des médias, et du renforcement de sa crédibilité et de son sérieux».