La Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) a réitéré, ce lundi, son attachement à la nécessité d'«œuvrer, dans les plus brefs délais» à mettre fin à la phase provisoire de la gestion du secteur de la presse, en donnant aux professionnels «la possibilité d'élire les membres de l'institution d'autorégulation, conformément à la loi» et à l'esprit de la Constitution, dans son article 28. Cette sortie intervient à la suite de l'achèvement de la création de la Commission provisoire en charge de la gestion du secteur, avec la tenue de sa première réunion, en présence des membres désignés. «Compte tenu de l'importance qu'accorde la FMEJ à l'institution d'autorégulation de la profession, des efforts effectifs d'encadrement et de plaidoyer qu'elle a déployés au fil des années pour parvenir à cet acquis, ainsi que l'implication de ses membres élus à faire de la première expérience un succès jusqu'à la fin du mandat légal, elle réitère toutes ses positions antérieures auxquelles elle s'attache concernant la formule adoptée par le gouvernement et qui a conduit le Conseil national de la presse (CNP) à cette situation», a souligné un communiqué de l'organisation. Rappelant ses positions et actions antérieures pour un consensus au sein des professionnels sur «une formule juridique» à même de faire évoluer «l'acquis de l'autorégulation», la FMEJ a réaffirmé n'avoir aucunement contribué à l'approbation de la formule actuelle, désormais mise en œuvre pour gérer les affaires du secteur. Lundi 19 juin dernier, la Chambre des représentants a approuvé à la majorité des députés le projet de loi 15.23 portant création dune commission temporaire de gestion du secteur de la presse et de l'édition. Une semaine plus tôt, il a été voté en commission parlementaire. Ce texte, présenté par le ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaïd, a bénéficié de 96 votes pour, 31 contre et 28 abstentions. La FMEJ, la Fédération nationale de la presse, des médias et de la communication affiliée à l'Union marocaine du travail (UMT), ainsi que le Club de la presse au Maroc ont précédemment critiqué la démarche d'élaboration de ce nouveau cadre normatif. Dans le temps, plusieurs instances ont pointé aussi l'impact de ce texte sur les élections professionnelles et le principe d'autorégulation, assuré jusque-là par le CNP. Des partis de l'opposition, ainsi que d'ancien ministres de tutelle ont joint leurs voix aux objections sur ce processus. Presse au Maroc : Un 1er mai sur le ton de la contestation contre le projet de loi du gouvernement Dans sa nouvelle communication à ce sujet, la FMEJ souligne cependant que sa position «ne relève d'aucune considération envers les personnes, ni de tout autre calcul subjectif, mais d'un refus de la Fédération d'outrepasser les lois, les principes constitutionnels, et du sens naturel de l'autorégulation». Dans ce sens, l'organisation a exprimé son espoir que «toutes les volontés sages coopéreront pour accélérer la sortie de la phase provisoire et le retour aux dispositions de la loi, afin de développer l'expérience marocaine en matière d'autorégulation de la presse». Par ailleurs, la FMEJ a dit espérer que la commission provisoire désignée «s'attellera à la mise en œuvre de solutions appropriées à tous les problèmes en suspens, touchant de nombreux journalistes et entreprises de presse, selon une méthodologie objective respectant les lois, soucieuse de réaliser l'équité et l'égalité et qui ne fait preuve d'aucune injustice à l'endroit de la presse régionale ou des petites et moyennes entreprises». La FMEJ a assuré, à ce propos, veiller au suivi des «différentes actions de la commission provisoire en toute objectivité, honnêteté et coopération», tout en demeurant «un défenseur des intérêts et des droits de ses membres et de toutes les entreprises de presse nationale et régionale, de manière conforme à la loi et aux réalités de la profession». A ce titre, la FMEJ met en exergue notamment «la nécessité d'éviter de faire de l'étape provisoire actuelle un autre instrument pour accentuer la division du corps journalistique marocain». Elle souligne, par la même occasion, la centralité d'œuvrer pour «un consensus productif et raisonnable, afin de dépasser les dysfonctionnements et les crises dont souffre notre profession». Dans ce même registre, la Fédération souligne que les enjeux auxquels le Maroc est confronté «ainsi que les objectifs auxquels il aspire pour son avenir et les acquis dans de nombreux domaines» dans le cadre d'une construction démocratique nécessitent plus que jamais un accompagnement par «des médias nationaux professionnels et crédibles». «C'est en ce sens que tout le monde se doit de prendre conscience de cette responsabilité et d'œuvrer en conséquence», insiste l'instance. Dans cet esprit, la FMEJ a indiqué être «à la disposition de tous ceux qui ont des intentions sincères d'action collective et commune et tend la main à toutes les composantes professionnelles sérieuses, pour un véritable dialogue» porté sur l'avenir de la profession et sur l'élaboration de visions nationales pour le secteur, en vue de le faire progresser et «améliorer les conditions de ses travailleurs». Article modifié le 09/10/2023 à 17h12