Le bureau exécutif de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) a déploré les décisions unilatérales du gouvernement, ainsi que le manque de concertation préalable, lors de l'élaboration du projet de décret 2.23.1041, fixant les conditions et modalités d'octroi de l'aide publique aux secteurs de la presse, de l'édition, de l'imprimerie et de la distribution. A l'issue de sa réunion le 2 décembre, l'organisation professionnelle a pointé, dans un communiqué, que les demandes et propositions des instances du secteur n'aient pas été reçues. «Après que la Fédération, pendant près de deux décennies, a été un partenaire essentiel du gouvernement dans l'élaboration des diverses réformes structurelles relatives au secteur, ce gouvernement entend l'exclure et fait fi de la méthodologie participative devenue un des choix démocratiques majeurs de gestion dans notre pays et dans le monde moderne», a ajouté la FMEJ. Cette dernière a souligné avoir toujours été «celle qui réclamait la fin du 'provisoire' et de 'l'aide exceptionnelle' et œuvrait à la création d'un nouveau régime juridique de l'aide publique, soutient ainsi, par principe, l'adoption d'un décret pour mettre fin à la phase temporaire, mais elle considère que tout soutien public doit assurer la justice, l'équité et l'égalité et qu'il ne doit pas être élaboré dans une intention d'hégémonie, de monopole et d'exclusion». Par ailleurs, la FMEJ considère que «les conditions liées au nombre de cartes professionnelles devant être réunies étaient exagérées pour les journaux électroniques nationaux et régionaux, et que des efforts plus importants auraient pu être déployés pour les alléger et réduire leur nombre, notamment pour la presse électronique régionale et même pour les entreprises de la presse électronique que le décret considère comme étant ni petites ni moyennes». Dans ce même sens, «l'imposition de conditions et d'obligations aux entreprises de presse, en particulier aux petites et moyennes entreprises, a été décidée avant que la décision ministérielle commune ne soit annoncée, c'est-à-dire avant que ces entreprises ne connaissent le retour sur les investissements qu'elles supporteraient et le coût du respect des obligations et des normes qui leur sont imposées», ajoute encore la FMEJ. Dans ce contexte, la FMEJ a dit son étonnement sur le décret prévoyant que toute entreprise à l'encontre de laquelle des sanctions judiciaires ou disciplinaires ont été prononcées par le Conseil national de la presse soit privée du droit d'obtenir l'aide publique, «alors que la privation du soutien représente en soi une sanction que le Conseil peut formuler au moyen uniquement d'une recommandation à soumettre à la commission de soutien». Par la même occasion, la FMEJ a appelé le gouvernement à trouver «les mécanismes appropriés pour améliorer les exigences du texte qu'il a approuvé ou mettre en œuvre des modalités d'application à même de surmonter ses dysfonctionnements et ses aspects négatifs».