Greenpeace a classé le Maroc parmi les pays les plus polluants de l'air en Afrique, en lien avec l'activité de la centrale électrique au charbon de Jorf Lasfar et celle au fioul de Mohammedia. Un rapport conjoint de Greenpeace MENA et Greenpeace Afrique révèle que l'exposition à la pollution atmosphérique est l'un des facteurs déterminants dans le nombre élevé de mortalité prématurée, enregistrée chaque année sur le continent. Intitulé «Les principaux pollueurs atmosphériques en Afrique démasqués», le document informe sur les causes et sur la crise de santé publique à laquelle est confrontée la population africaine, exhortant les gouvernements à agir. En outre, le rapport révèle que l'exposition à la pollution atmosphérique est responsable chaque année d'un nombre important de décès prématurés en Afrique, l'Egypte étant identifiée comme l'un des pays d'Afrique du Nord qui supportent un lourd fardeau sanitaire. L'activité de centrale à charbon au Maroc pointée par Greenpeace Parmi les dix plus grandes sources d'émissions de dioxyde de soufre identifiées en Afrique, neuf sont des centrales thermiques et une est associée à un complexe de fonderie au Mali. Quatre des centrales électriques sont situées en Afrique du Sud, deux au Maroc, deux en Egypte et une au Zimbabwe. En termes d'émissions de SO2 en kilotonnes par an, la centrale au charbon de Jorf Lasfar est classée sixième en Afrique, avec 62,9 kilotonnes. Elle est suivie de la centrale au charbon et au pétrole de Mohammedia (49,8 kilotonnes), l'Afrique du Sud et l'Egypte monopolisant les quatre premières places. La centrale électrique au gaz fossile de Shubra El-Kheima occupe la cinquième place, selon le rapport. Au cours de l'année écoulée, deux points chauds actifs de dioxyde de soufre au Maroc ont connu un déclin, indique le rapport. La centrale électrique de Safi a enregistré une baisse significative de 67% et la centrale thermique de Jorf Lasfar a connu une réduction de 19% des émissions de SO2 par rapport aux données de 2021. Cependant, celle de Mohammedia a enregistré une augmentation de 54% des émissions de SO2 par rapport aux données de 2021. Le rapport souligne que, selon l'évaluation de l'indice de qualité de l'air, une réduction permanente des concentrations de 2,5 PM du niveau de 2021 à la ligne directrice de l'OMS de 5 µg/m3 pourrait améliorer l'indice de vie moyen jusqu'à 1,3 an en Egypte, 0,4 an au Maroc, et moins de 0,1 an en Algérie. Greenpeace avait précédemment estimé que la pollution de l'air provenant de la centrale de Safi pourrait contribuer à 88 à 30 décès prématurés par an. «Nous exhortons de toute urgence les gouvernements d'Afrique du Nord à adopter les suggestions du rapport, notamment en installant des moniteurs de qualité de l'air et en garantissant la disponibilité de données en temps réel», a déclaré Sarah Benabdallah, responsable des campagnes de Greenpeace. Selon la représentante associative, «cette approche proactive permet aux communautés affectées d'exiger des mesures de la part de leurs gouvernements, de prendre en charge leur propre bien-être, de prendre des décisions éclairées et de travailler collectivement pour des environnements plus propres et plus sains».