L'UE tient à ce que leurs chalutiers reviennent le plus tôt possible dans les eaux atlantiques du Maroc. Bruxelles entend bien accélérer la cadence des négociations avec le Maroc en vue de la conclusion d'un nouvel accord de pêche. Un troisième round de négociation entre l'Union européenne et le Maroc sur un nouvel accord de pêche est prévu les 15 et 16 janvier à Rabat. L'annonce en a été faite, hier, par la commissaire européenne en charge de ce secteur, Maria Damanaki, sachant que la dernière phase des discussions s'est tenue, le 20 décembre, au siège de la Commission européenne. Un indicateur fort de la volonté rapide de l'UE de clore ce dossier. La pression de Madrid en est bien la cause. Le gouvernement Mariano Rajoy est dans une situation peu enviable, les armateurs le presse d'user du reste d'influence qu'il a encore auprès de ses partenaires afin de les convaincre des bienfaits de la signature d'un autre accord avec Rabat. Un objectif que le Maroc a béni, et ce, à l'occasion de la réunion de la Haute commission mixte, du 3 octobre tenue dans la capitale marocaine. 9,3 millions euros d'aides en 2012 Incontestablement, 2012 est une mauvaise année pour le secteur de la pêche en Espagne. La non-reconduction de l'accord, par le parlement européen, avec le Maroc a plongé cette activité dans le chaos, notamment dans la ville de Barbate. Une décision qui a laissé à quai 70 chalutiers et sur le carreau environ 700 marins. Le gouvernement espagnol a été contraint de leurs allouer 9,3 millions d'aides à raison de 45 euros par jour. 2013 pourrait emboîter le pas à 2012 même si les Vingt-Sept ont convenu, mercredi, d'augmenter les ressources financières du Fonds européen marin et de la pêche pour atteindre, entre 2014 et 2020, le montant de 6,5 milliards euros. Le ministre espagnol de l'Agriculture, Arias Cañete, dans des déclarations à l'agence EFE, n'a pas caché son soulagement, faisant valoir que son pays «a réalisé tous ses objectifs» dont il s'est fixé au début des négociations, lesquelles ont duré plus de 40 heures. Le parlement européen aura le dernier mot Certes, le gouvernement, les armateurs espagnols et la Commission européenne souhaitent à l'unisson un accord avec le Maroc mais le dernier mot revient au parlement européen. Décembre 2011, la plénière du PE rejetait le renouvellement du protocole par 326 voix pour, 296 contre et 58 abstentions. Dans le même temps, les eurodéputés adoptaient une motion demandant à la Commission européenne de présenter un mandat de négociation avec Rabat en vue de la ratification d'un accord qui soit «durable économiquement, écologiquement et socialement». Pêcher dans les eaux du Sahara est le principal point de discorde entre la CE et le PE. En 2011, nombreux sont les eurodéputés qui réclamaient de Rabat la présentation d'un document prouvant que la population sahraouie bénéficierait des 36 millions euros que l'UE versait annuellement au royaume. Une demande jugée comme une atteinte de la souveraineté du Maroc. Une année après cet incident, les choses ont-ils évolué en faveur de Rabat ? Il serait difficile d'y apporter une réponse catégorique mais des signaux en provenance de Strasbourg accordent du crédit à la possibilité d'un vote négatif des eurodéputés. Une option qui puise son fondement sur les avancées réalisées par le Polisario en Suède et en Finlande.