Après une courte trêve dictée par le remue-ménage ayant accompagné l'adoption de l'accord agricole, l'Espagne reprend de plus belle son lobbying en faveur de l'accord de pêche. Lundi, le ministre espagnol de l'Agriculture Arias Cañete a plaidé à Bruxelles, pour plus de diligence dans le processus de négociations. L'appel de Cañete a été lancé lors de la tenue de la réunion des ministres européens de la Pêche, en conclave pour débattre de la politique de pêche communautaire. Arias Cañete a saisi cette occasion pour lancer son appel en direction de la CE, afin que celle-ci mette les bouchées doubles, pour la conclusion d'un accord dans les plus brefs délais. Le responsable espagnol a déclaré qu'il abordera avec la Commissaire européenne à la pêche, Maria Damanaki, ce dossier qui tient tant à cœur au voisin. Mais avant d'atterrir à Bruxelles, le ministre a tenu à se réunir avec les représentants du secteur de la région de Barbate. Durant cette rencontre, le ministre a révélé que son intention est de voir le pacte fin prêt le 14 juin. De ce fait, les pays membres de l'UE devraient se réunir le 26 mars pour définir une stratégie européenne, concernant l'accord qui se fait attendre par les pêcheurs andalous. Rassurant, Cañete a souligné qu'il ne devrait pas y avoir de problèmes techniques majeurs pour la reconduction du pacte, vu que le gouvernement marocain a montré sa bonne volonté pour la reprise des négociations. Cañete a souligné que son gouvernement exhortera les services techniques de la communauté européenne à «appuyer sur l'accélérateur», a-t-il affirmé lors de cette rencontre. «J'aimerais que l'accord soit conclu avant le 14 juin» a-t-il réitéré. De surcroît, le chargé du portefeuille de la pêche a tenu à rassurer ses concitoyens sur l'avenir de cet accord. À ce propos, il a indiqué que son gouvernement, une fois que l'accord entré vigueur, adoptera «une stratégie diplomatique», afin que l'UE maintienne un soutien infaillible au texte, pour éviter de mauvaises surprises comme le coup de théâtre du Parlement européen, qui a pris tout le monde au dépourvu. Le département de Cañete mènera aussi des actions de lobbying au niveau de l'Hémicycle européen, pour sensibiliser les eurodéputés espagnols, toutes tendances confondues, sur la portée du pacte et éviter que certains députés ibériques rejoignent le rang des contestataires et participent au sabordage de l'accord, comme ce fut le cas, lors du dernier vote du PE. Contacté par nos soins, le vice-président de Cepesca, la fédération espagnole de pêche, s'est montré confiant. Certes, aucune date n'est encore arrêtée pour la reprise des négociations entre le Maroc et l'UE, mais selon les pronostics de Maza, la première prise de contact devrait avoir lieu après la réunion prévue au niveau de l'UE. De plus, une rencontre avec les différents représentants du secteur, au niveau de l'Espagne pour resserrer les rangs avant le démarrage des négociations, «aura lieu le 22 mars et servira pour exposer nos points de vue et unifier nos requêtes, avant que le ministre aille à la rencontre de ses homologues européens», explique Maza.