Urbatlas, filiale d'Addoha n'a pas tenu ses engagements. Alors que le groupe avait promis fin novembre, de livrer le 15 décembre dernier, 274 appartements des Jardins Moulouya à Saïdia, rien n'a été fait. Aucune promesse n'a été tenue. Ce n'est pas une surprise pour Acia, l'association représentant les milliers de familles lésées qui n'a plus envie de se laisser faire. Elle n'a pas dit son dernier mot : elle prépare pour 2013 sa contre-attaque avec ses nouveaux avocats. Ce n'est pas cette année, hélas, que le père Noël passera, les bras chargés de clés, pour les centaines de familles lésées, en grande partie MRE, qui attendent depuis 8 ans, leur appartement acheté dans les Jardins de Moulouya à Saïdia. Alors qu'Urbatlas, filiale d'Addoha avait promis de livrer 274 appartements le 15 décembre dernier, les clients lésés concernés, n'ont rien reçu, ni appartement, ni courrier du promoteur pour les avertir du retard. «Ils nous prennent vraiment pour des dupes !», lance Mohamed El Halfa contacté ce matin par Yabiladi. «Ce n'est pas une surprise pour nous de ne pas être livrés à cette date. Cela reflète l'état d'esprit des dirigeants de cette société, leur manque de crédibilité et leur mépris vis-à-vis de nous. On nous a donné 5-6 calendriers de livraisons différents ces derniers mois qui n'ont jamais été respectés. On a rencontré en juillet dernier Anas Sefrioui le PDG d'Addoha en personne, on a rencontré Abdellatif Maâzouz, le ministre des MRE. Mais rien. On n'a rien eu.» déplore-t-il en prenant une lourde inspiration. «Il faut que ça s'arrête. On ne fait que jouer avec nous. A partir de janvier 2013, le promoteur ne devra plus désormais s'adresser à nous, mais à nos avocats», lâche-t-il d'un ton ferme. Mohamed El Halfa précise que quelques-uns des clients lésés de France, concernés par ces 274 appartements à livrer, ont spécialement fait le déplacement au Maroc pour être livrés. Ils devront, malheureusement, rentrer chez eux bredouilles. Contre-attaque en France et au Maroc Cependant, Acia n'a plus envie de se laisser faire. Elle prépare sa contre-attaque pour 2013. L'association rencontre une nouvelle fois demain ses nouveaux avocats (cf notre article) à Paris pour peaufiner ses dossiers et discuter du prochain sit-in prévu en janvier devant le siège d'Addoha à Paris. Acia fait également front au Maroc. Elle vient d'envoyer une lettre ouverte aux députés marocains pour leur demander d'intervenir, en tant que représentants du peuple marocain pour arrêter «le calvaire» que vivent depuis 8 ans les 2000 familles ayant acheté un appartement dans les Jardins Moulouya. Une lettre envoyée en copie à Yabiladi. ««De quel droit une société du droit privé se permet de détruire la vie de plusieurs milliers de marocains dont le seul tort est d'être de simples citoyens, démunis de tout pouvoir et affaiblis par le manque de représentativité et de considération. (…) Nous MRE, nous sommes dans une impasse face à ces agissements antisociaux. Compte tenu de notre éloignement, nous sommes démunis pour lutter contre ces abus de pouvoir.», regrette l'association avant d'appeler les députés à prendre leur responsabilité. «Ce sujet doit être pris avec toute la considération qu'il mérite puisqu'il concerne l'intérêt de plusieurs victimes marocaines et qui touche le logement social dont sa Majesté et son gouvernement ont fait une priorité nationale. Pas de mutisme et pas de répits face à un tel scandale. Nous vous demandons d'engager une commission indépendante, sous la tutelle du gouvernement pour enquêter sur cette affaire qui ternit l'image de notre pays.», conclut le courrier. Alors que les médias marocains s'emparent de plus en plus de l'affaire [Atlantic Radio, l'Economiste, le Soir Echos], des associations marocaines regroupant les victimes d'autres groupes immobiliers du royaume ont également contacté l'association Acia pour la soutenir dans sa bataille. Silence radio d'Urbatlas, filiale d'Addoha Yabiladi a contacté ce matin le promoteur immobilier pour lui donner la parole et tenter de comprendre pourquoi les 274 appartements n'ont pas été livrés, comme prévu, le samedi 15 décembre dernier. A l'heure où nous publions cet article, le management d'Urbatlas n'est pas revenu vers nous.