Comme prévu, samedi dernier 4 février, l'association ACIA a bel et bien rencontré à Paris les responsables du projet immobilier «Les Jardins de la Moulouya» dans la ville de Saïdia, un projet ayant accusé des retards de livraison de plus de 5 ans (cf article). Les deux partis ont signé un protocole d'accord les engageant à respecter mutuellement différents points. Détails de cette rencontre. «On est confiant. L'échange a été cordial et s'est fait dans un climat de transparence. La présence de Jaouad Ziat, directeur général d'Urbatlas était déterminante pour les négociations», explique Mohammed El Halfa, porte- parole de l'association ACIA contactée par nos soins. Il précise que les négociations ont été également encadrées par l'avocat français Rémi Barousse, spécialiste en contentieux dans le droit des affaires, immobilier et droit pénal. Ce dernier avait proposé à l'association de lui venir en aide dans cette affaire. C'est lui qui avait encouragé ACIA à entreprendre des démarches judiciaires à l'encontre du promoteur immobilier affirmant que la loi française prévoyait de défendre les citoyens français en litiges avec des sociétés étrangères. A l'issue de cette rencontre qui a duré 7 heures au total, les deux partis ont signé un protocole d'accord co-écrit par Maître Barousse. Qui est qui ? La première chose de positive qu'a apportée cette réunion est que les interlocuteurs chargés du projet immobilier ont été clairement identifiés. Les acheteurs lésés savent désormais à qui ils ont affaire. La société en charge du projet immobilier «Les Jardins Moulouya» est Urbatlas, filiale du groupe GFM, (ex Fadesa Maroc) dont les deux actionnaires sont le groupe Addoha et le groupe espagnol Martinsa Fadesa. En outre, la société Urbatlas a expliqué à l'association les raisons des retards de livraisons de certains blocs du projet, des retards qui sont dus à la crise financière qui a touché le groupe Martinsa Fadesa depuis le lancement du projet en 2006. La société a également évoqué des erreurs dans sa stratégie de développement privilégiant plutôt certains projets que d'autres à Saïdia. Promesses d'Urbatlas L'un des engagements pris par la société Urbatlas concerne les pénalités de retard pour les appartements non-livrés. Le protocole d'accord signé prévoit quatre différentes options qui dépendent de la situation de chaque acheteur. L'une d'entre elles autorise, par exemple, l'acheteur à se désister et l'argent versé lors de l'acompte lui sera ainsi rendu. «Des gestes commerciaux sont prévus en attendant la livraison des biens en fonction de l'option choisie», ajoute Mohammed El Halfa qui conseille aux acheteurs concernés de contacter Acia ou la société Urbatlas à Saïdia. De plus, Urbatlas s'engage à respecter un calendrier de livraison pour les unités du projet non-livrées. A ce jour, 2000 unités sont actuellement en cours de construction. «Certaines livraisons sont en cours, d'autres sont prévues cet été et puis d'autres sont prévues tout au long de l'année 2012 et en 2013», précise Mohammed El Halfa. Si ce nouveau délai n'est pas respecté, Urbatlas s'engage à payer des indemnités de retard supplémentaires. Enfin, les deux partis ont établi un calendrier de visite et de suivi du chantier tous les 2 à 3 mois pour s'enquérir de l'avancement des travaux. La prochaine rencontre entre les deux parties devrait avoir lieu ce mois de février puisque des membres d'ACIA prévoient de se rendre au Maroc pour visiter les chantiers. Une visite chapeautée par des représentants d'Urbatlas sur place qui permettra également à Acia d'évaluer la bonne volonté du groupe. Contrepartie De son côté, Acia s'est engagée à respecter plusieurs points, principalement de faire moins de tapage dans les médias créant une mauvaise publicité pour le groupe. «Dans le cadre de ce protocole, on a gelé toutes les manifestations prévues afin de ne pas ternir l'image des actionnaires», explique Mohammed El Halfa faisant référence aux manifestations prévues sur les Salons de l'immobilier marocain en Belgique et à Paris. Il confie également que le quotidien français Le Parisien a approché ACIA pour faire un article sur ce dossier mais que l'interview a été annulée, par respect de l'engagement. «On fait confiance à la direction d'Urbatlas en la personne de M.Ziat, il nous a donné raison. De son côté, l'avocat est très confiant. Néanmoins, on reste tout de même vigilants. Geler ne va pas dire supprimer !», conclut-il. Silence radio du côté d'Addoha Il y a une semaine, nous avions contacté par téléphone le groupe Addoha, filiale d'Urbatlas pour avoir une interview avec l'un des responsables du groupe sur ce dossier. La responsable communication nous avait donc proposé de lui envoyer les questions par mail et nous avait promis des réponses. Chose que nous avions fait. Mais à ce jour, nous n'avons reçu aucune réponse de la part d'Addoha.