Le gouvernement fédéral nigérian a déclaré que la construction du projet de gazoduc Nigeria-Maroc devrait commencer en 2024, rapporte un média local. Une annonce faite par le ministre d'Etat chargé des Ressources pétrolières, Ekperikpe Ekpo, lors d'une réunion hier à Abuja, avec une délégation marocaine conduite par l'ambassadeur au Nigeria, Moha Ouali Tagma. Les entretiens entre les deux parties ont porté sur la coopération et l'engagement envers la finalisation du projet de pipeline transatlantique ainsi que sur le développement d'une usine d'engrais au Nigeria, ajoute la même source. «Actuellement, le monde parle du changement climatique et le gaz naturel est la voie sûre vers de faibles émissions de carbone. Nous devons donc être sérieux quant à l'utilisation du gaz pour la prospérité», a déclaré le ministre nigérian. De son côté, l'ambassadeur du Maroc au Nigéria a qualifié le projet, annoncé en 2016, «du plus important en Afrique» visant à exporter du gaz vers l'Europe, affirmant qu'entre 2016 et 2023, de nombreuses réunions et signatures de protocoles d'accord ont eu lieu. Tagma a souligné que les études économiques et techniques en cours seraient conclues début 2024, ajoutant que les gouvernements participants pourraient décider de commencer sa construction la même année. «L'objectif de ce projet n'est pas seulement de transporter du gaz mais aussi d'offrir des opportunités de développement aux pays situés entre le Nigeria et le Maroc pour l'approvisionnement en énergie», a-t-il précisé. Le diplomate a, par ailleurs, souligné que le Groupe OCP, premier exportateur mondial d'engrais, avait déjà inauguré des usines de fertilisants au Nigéria dans les Etats de Kaduna, Sokoto et Ogun, alors que la construction de l'unité située à Akwa Ibom, dont le coût financier est estimé 1,5 milliard de dollars, commencera en décembre. La réalisation du gazoduc Maroc-Nigéria avoisine les 25 milliards de dollars. Ce chantier titanesque «est considéré comme un levier d'intégration régionale visant à réunir les conditions d'un décollage économique commun», a déclaré le roi Mohammed VI dans son discours du 6 novembre consacré à l'Afrique atlantique.