Urbatlas, filiale d'Addoha l'avait promis fin novembre dernier. Dans deux jours maintenant, le groupe est censé livrer 274 appartements aux premiers clients qui attendent d'être livrés depuis maintenant 8 ans. L'association Acia, représentant les intérêts des clients lésés, doute de se voir livrer à cette date. Elle prépare sa contre-attaque : un sit-in est programmé début janvier 2013 devant le siège d'Addoha à Paris. Après le désespoir et l'attente interminable de se voir livrer leur appartement, les clients lésés des Jardins Moulouya à Saïdia, projet initié par Urbatlas filiale d'Addoha, reprennent du poil de la bête. Pas question de lâcher l'affaire. Ni de mettre une croix sur des appartemennts qui ont coûté à bon nombre de familles, les économies de toute une vie . Les rangs se resserrent au sein de l'association Acia. Cette dernière prépare une contre-attaque, planifiée après le mois de décembre, date de la fin du protocole d'accord signé avec le promoteur immobilier. L'Economiste en parle Cette contre-attaque est d'autant plus encouragée par les médias marocains qui se réveillent, lentement mais sûrement, de leur léthargie. Ils commencent à parler du sort de ces milliers de clients qui n'ont toujours pas été livrés après huit ans d'attente. Malgré le silence des deux chaînes nationales sur leur situation, le groupe Eco-médias s'intéresse enfin à eux. Après qu'Atlantic radio ait donné la parole à Mohamed el Halfa le 28 novembre dernier (cf article avec le sonore), c'est au tour de l'Economiste de parler de leur situation. Dans une brève publiée le 11 décembre dernier, le quotidien marocain rappelle que les acquéreurs des appartements prévoient d'organiser un nouveau de sit-in de protestation pour la prochaine édition du Smap Immo de Paris en mai prochain et qu'ils réclament la mise en place d'une commission d'enquête sur le projet. Sit-in prévu en janvier «On ne va pas attendre le SMAP Immo pour passer à l'action. Nous avons programmé des actions dès janvier prochain, notamment un sit-in devant le siège d'Addoha à Paris», prévient Mohamed el Halfa. Il insiste sur le fait que l'association Acia souhaite passer à l'action après le mois de décembre, date à laquelle prend fin le protocole d'accord signé avec le promoteur. De son côté, le groupe Urbatlas filiale d'Addoha avait également fait savoir le 28 novembre dernier à Yabiladi, qu'il livrera à ses clients lésés 274 appartements au 15 décembre 2012, 70 appartements au 31 décembre 2012 et 84 appartements pour le 18 janvier 2013. Le groupe insistait également avoir un délai de grâce pour ces blocs d'appartements jusqu'au 31 décembre 2012. Cependant, Mohamed El Halfa doute de voir la couleur d'un seul appartement à ces dates. «On n'a pas le choix que de faire ce sit-in. On a été mené en bateau toutes ces années. On a fait confiance pour rien. Même les rencontres avec les responsables du groupe n'ont servi qu'à donner de nouveaux calendriers de dates de livraison», déplore-t-il. Il précise n'avoir reçu aucune nouvelle d'Abdellatif Maâzouz, ministre des MRE qui avait pourtant assuré aux membres d'Acia en juillet dernier qu'il suivait de près ce dossier. Dommages et intérêts réclamés En plus d'un sit-in, l'association peaufine actuellement son dossier pour mener une action devant la justice en France, des actions qui se feront sans Maître Barousse. «Parmi les clients lésés dans le projet des jardins de Moulouya, il n'y a pas que des Marocains, il y a aussi des clients français [de souche] qui attendent toujours la livraison de leur appartement à Saïdia. Eux aussi sont impliqués et demandent à être livrés. Résultat : on a été approché ces dernières semaines par des avocats et des conseillers juridiques français qui veulent nous représenter.», explique Mohamed. «Comme des clients lésés ont acheté leur appartement de France, le droit français entre en vigueur. Nos conseillers juridiques nous ont également confié qu'il y avait beaucoup de zones d'ombre autour de la commercialisation des appartements. En plus de demander à être livré le plus rapidement possible, ils comptent réclamer également des dommages et intérêts pour les préjudices subis», ajoute-t-il. Enfin, l'association Acia va envoyer dans les prochains jours un courrier aux députés marocains pour réclamer une commission d'enquête. «Les logements à Saïdia sont des logements sociaux et ils sont conventionnés par l'état, on estime que c'est au ministre de tutelle de prendre ses responsabilités et de savoir pourquoi 8 ans après les clients n'ont toujours pas été livrés», conclut Mohamed.