Après la Chine, au tour du Département d'Etat américain de contredire la version d'Alger sur le dossier du Sahara occidental, relayée mercredi par le ministère algérien des Affaires étrangères, suite aux entretiens entre Antony Blinken et Ahmed Attaf. Le ministre algérien des Affaires étrangères effectue une visite de deux jours aux Etats-Unis. Ce mercredi 9 août, Ahmed Attaf s'est réuni avec son homologue américain, Antony Blinken. Les entretiens entre les deux parties ont porté essentiellement sur «le partenariat avec l'Algérie et des consultations sur les priorités communes, y compris la stabilité au Sahel et une paix juste et durable en Ukraine. Nous avons également affirmé notre plein soutien au processus politique de l'ONU pour le Sahara occidental», a déclaré le chef de la diplomatie des Etats-Unis. Met with Algerian Foreign Minister @AhmedAttaf_Dz to discuss the U.S.-Algeria partnership and consult on shared priorities, including stability in the Sahel and a just and durable peace in Ukraine. We also affirmed our full support for the UN political process for Western Sahara. — Secretary Antony Blinken (@SecBlinken) August 9, 2023 Pour sa part, le ministère algérien des Affaires étrangères a souligné, dans un communiqué, que Blinken et Attaf «ont discuté des derniers développements de la question du Sahara occidental et réitéré leur soutien aux efforts de l'Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, M. Staffan de Mistura, visant à permettre aux deux parties au conflit de s'engager sérieusement et sans conditions préalables dans le processus politique mené par les Nations unies». Washington dément la version algérienne Une version immédiatement contredite par le département d'Etat américain. Les deux ministres «ont réitéré leur plein soutien à l'Envoyé personnel du Secrétaire général Staffan de Mistura alors qu'il consulte intensivement toutes les parties concernées (y compris l'Algérie, ndlr) pour parvenir à une solution politique pour le Sahara occidental», précisent les services d'Antony Blinken dans un communiqué. L'Algérie avait accepté de prendre part, fin mars au siège de l'ONU à New York, aux «consultations informelles et bilatérales» lancées par De Mistura avec toutes les parties engagées dans le conflit du Sahara occidental. L'Italo-sudéois avait d'ailleurs rencontré un diplomate algérien à la mission permanente de son pays auprès des Nations unies. Lord de réunions internationales, l'Algérie tient à réaffirmer, son «statut d'observateur» au conflit du Sahara. Une revendication qui peine à convaincre les puissances internationales. Dans une déclaration à la presse avant le début des entretiens avec son homologue algérien, Antony Blinken a surtout mis l'accent sur la «lutte contre le terrorisme» et «le renforcement de la paix et la sécurité dans la vaste région du Sahel». Le 11 juillet dernier, plusieurs médias algériens ont annoncé que le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a reçu de la part de son homologue américain, Antony Blinken, une lettre l'invitant à effectuer une visite de travail à Washington. C'était quatre jours avant le déplacement du président Abdelmadjid Tebboune en Russie. Pour rappel, lors de la visite du président Tebboune à Pékin, la présidence algérienne avait faussement attribué à la Chine «le soutien à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Le communiqué de Pékin ne faisait aucune mention de ce changement radicale de position sur le délicat dossier.