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Diaspo #284 : Hilal Tarkou Lahlimi et le combat contre le racisme anti-immigrés
Publié dans Yabiladi le 16 - 04 - 2023

Après une enfance difficile, Hilal Tarkou Lahlimi a immigré en Espagne à l'âge de 21 ans, où il a étudié le droit avant de devenir une voix de la communauté marocaine contre le racisme et la discrimination.
Hilal Tarkou Lahlimi a quitté le Maroc le 10 août, alors que le royaume célébrait la Journée nationale des immigrés. En 1989, il s'installe à Tarragone, en Espagne et décide, plus tard, de devenir avocat afin de défendre les immigrés, tenant tête aux extrémistes de droite.
L'avocat est originaire de Douar Ouled Soltane, dans la commune de Thalat Rissana (Province de Larache). Auprès de Yabladi, il confie qu'il est issu d'une famille de six frères, alors qu'il est le seul d'entre eux à faire des études supérieures. Des études qu'il entame «par coup de chance».
Une enfance difficile
«Je me dirigeais avec mes frères pour faire paître deux vaches que mon père possédait. Les enfants de mon oncle étaient alors sur le chemin de l'école, et ils m'avaient emmené avec eux. Quand je suis rentré le soir, mon père m'a demandé si j'ai aimé l'école, et je lui ai dit oui. Il m'a ainsi autorisé à continuer à étudier», nous confie-t-il.
Hilal Tarkou Lahlimi obtient alors le certificat d'études primaires en arrivant premier de sa classe. Mais il devait quitter son douar pour la ville de Larache, et entrer ainsi au collège. «Mes parents étaient pauvres et ne pouvaient pas payer les frais de mes études. Ma mère avait trouvé une femme avec huit enfants qui a accepté que je vive avec eux, dans leur maison qui était située dans un bidonville», ajoute le Marocain.
«L'année suivante, mon père apprit par des connaissances qu'il y avait une maison d'étudiants qui accueillait les enfants des familles nécessiteuses. Il rendit visite chez son directeur, qui accepta de me donner un logement, jusqu'à ce que j'obtienne mon baccalauréat en 1987.»
Hilal Tarkou Lahlimi
Après cela, le Marocain se rend à Tétouan et s'inscrit pour des études anglaises. Mais en 1989, il quitte l'université sans obtenir sa licence. C'est alors que l'idée d'émigrer en Espagne commence à occuper son esprit. «Il fallait obtenir un passeport à cette époque, ce qui nécessitait l'obtention de plusieurs preuves, y compris un certificat documentant les biens de mon père. Lorsque j'avais demandé ce certificat au Moqadem, il m'avait regardé avec mépris, me demandant ce que mon père possédait. Il ne m'avait remis le certificat qu'après l'intervention du président de la circonscription», se souvient-il.
Un médiateur social devenu avocat
Immédiatement après avoir obtenu le passeport, il a décidé de se rendre en Espagne et arrive à Barcelone. «Je ne connaissais personne là-bas. Je dormais à la gare à cette époque. Mais j'avais rencontré par hasard un étudiant qui poursuivait ses études avec moi à l'université et il m'avait proposé de travailler dans une cafétéria mobile, ce que j'avais accepté», ajoute le Marocain.
«Les derniers jours de ma résidence légale (trois mois), la police m'avait arrêté et on m'avait dit que j'allais être m'expulsé. En vérifiant mon passeport, ils m'ont informé que j'avais deux heures pour quitter le pays volontairement. Ces deux heures ont duré 30 ans.»
Hilal Tarkou Lahlimi
Le Marocain quitte alors le poste de police, sans suivre le conseil des policiers pour commencer à travailler dans l'agriculture et la construction. Il dormait toujours à la gare. Ce n'est qu'en 1991 qu'il finit par obtenir des papiers de résidence.
À la fin des années 1990, il tombe sur une annonce à Tarragone pour enseigner l'informatique aux immigrés. Il recommence à fréquenter l'université. «Une femme m'avait parlé de l'existence d'un cours sur la médiation sociale et la résolution de problèmes liés au domaine de l'immigration. Je m'y étais alors inscrit en constatant que le nombre de bénéficiaires était limité à 20 personnes», se rappelle-t-il. A cette époque, il travaillait dans le BTP pendant son temps libre et dormais toujours à la gare tout en étudiant à l'université. «Avant la fin des cours qui ont duré un an, l'un des responsables m'avait informé qu'il y avait une vacance pour le poste de médiateur social dans un nouveau bureau d'immigration. J'ai donc déposé ma candidature et j'ai été retenu», raconte-t-il. Toutefois, avec le temps, il apprend que «le souci de l'administration était de rassembler le plus grand nombre d'immigrés pour disposer d'un soutien», ce qui le pousse à démissionner.
Une guerre juridique contre l'extrême droite
A cette époque, une femme politique lui propose de travailler dans la municipalité de Tarragone, en tant que médiateur social. Il accepte alors l'offre et commence à travailler sur les problèmes des immigrés, notamment la nourriture halal dans les écoles et les hôpitaux». Le Marocain recevait déjà à l'époque des invitations à donner des conférences à l'université sur l'immigration. «A la fin des conférences, certains me posaient souvent des questions sur ma formation. J'avais honte, car je n'avais aucune formation académique.»
Mais en 2000, il décide de suivre les conseils d'une de ses collègues de travail, s'inscrit à l'université et obtient une licence en droit du travail et relations professionnelles. Un diplôme qui permet à son titulaire plaider devant les tribunaux dans les conflits du travail. «J'ai obtenu ensuit un diplôme en droit, et je me suis inscrit au barreau en 2006. Je suis avocat depuis 17 ans. Pourtant pour moi, la profession d'avocat était un rêve lointain», explique-t-il.
Depuis 2016, Hilal Tarkou Lahlimi occupe le poste de président de l'Association des avocats marocains en Espagne. Il préside également l'Association des avocats marocains exerçant à l'étranger depuis 2018.
«Pendant la période du Covid-19, nous avons essayé d'aider les membres de la communauté, en particulier ceux qui étaient bloqués. En deux mois, nous avons assuré environ 10 000 consultations», se souvient-il.
Hilal Tarkou Lahlimi mène aussi une guerre juridique contre les partis d'extrême droite. Il avait auparavant traîné le parti VOX en justice, en raison de déclarations racistes contre des immigrés en 2019. Le Marocain avait également déposé une plainte en 2011 contre un parti catalan extrémiste qui avait précipité la dissolution de cette formation politique. Un militant des droits des migrants qui mène la vie dure aux politiques d'extrême droite.


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