Les cadres du Polisario sont divisés quant au retour à l'option du cessez-le-feu, que la direction du Front avait rompu le 13 novembre 2020. Oubi Bachir, le représentant du mouvement en Europe envisage une telle perspective «à condition qu'il y ait une réelle volonté politique de résoudre le conflit, au lieu de le gérer», a-t-il précisé dans une interview accordée à la chaîne tunisienne Al Mustaquilla (opposition, basée à Londres), dont certains passages ont fait l'objet d'une dépêche de l'agence SPS. Une approche rejetée par le représentant du Polisario à New York, Ammar Mohamed, un des porte-paroles de la ligne dure. «Il n'y aura pas de cessez-le-feu complet de la part des Sahraouis, tant qu'il restera une force d'occupation sur le territoire. Le mouvement sahraoui reste fermement fidèle à sa déclaration de lutte armée, largement soutenue lors 16ème congrès tenu mi-janvier dans le camp de Dakhla», a-t-il indiqué dans des déclarations à la «RASDTV». Cette cacophonie au niveau des communicants du Polisario n'est pas sans rappeler celle constatée à la veille de l'arrivée de Staffan de Mistura dans les camps de Tindouf, en janvier 2022. «Le Polisario ne considère plus le référendum d'autodétermination comme une solution possible, mais s'accroche directement à son droit légitime à l'indépendance totale du Sahara occidental. Le peuple sahraoui maintient son droit à se défendre par tous les moyens légitimes», avait alors souligné Ammar Mohamed lors d'un point de presse. Il réagissait ainsi aux déclarations du représentant du Front en Algérie qui s'était prononcé en faveur «d'une solution politique basée sur l'organisation d'un référendum comme solution de compromis». Abdelkader Taleb Omar avait estimé que «l'organisation d'un référendum serait susceptible de résoudre tous les problèmes».