Le Polisario a décidé de jouer les troubles-fêtes dans les meetings électoraux que préside Pedro Sanchez, en prévision du scrutin du 28 mai. Pour ce faire, le Front a lancé des jeunes espagnols pour interpeller le chef du gouvernement sur la question du Sahara occidental, parfois avec des insultes personnelles adressées à l'endroit de Sanchez. En témoigne l'incident survenu, le 10 avril à Segovia, où des jeunes ont interrompu le discours du chef de l'exécutif pour lui demander «combien le Maroc [lui aurait] donné» , avant de quitter le meeting. Tirant les leçons de ces dérapages, les socialistes ont décidé de ne plus tolérer la présence de partisans du Polisario dans leurs rassemblements électoraux. C'est ce qui, d'ailleurs, s'est passé le mercredi 12 avril à Bourgos. Alors que le chef du gouvernement prenait la parole pour présenter le programme de son parti aux élections du 28 mai, un homme a commencé à agiter le drapeau du Polisario. En voyant la scène, Pedro Sanchez a interrompu son intervention en attendant que les agents de sécurité expulsent l'individu du lieu du meeting. Une expulsion accompagnée par des applaudissements des socialistes, déplore un média du Front. La question du Sahara n'est pas inscrite dans les priorités des partis espagnols qui prennent part aux élections municipales et régionales du 28 mai y compris au sein des formations réputées très proches du Polisario. Le 3 avril, le même média a regretté que le conflit au Sahara occidental soit absent de la cérémonie de présentation de Yolanda Díaz, comme candidate de "Sumar"», un bloc d'extrême gauche, aux prochains rendez-vous avec les urnes. Une déception qui explique cette agitation des relais du Front en Espagne.