Le Maroc, l'un des principaux importateurs de céréales, a modifié son régime de subventions à l'importation de blé. Cette mesure vise à «faciliter l'acheminement des cargaisons en provenance de la région de la mer Noire», écrit Reuters, citant un responsable de l'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL). Egalement confirmée par les négociants, cette révision «signifie qu'à partir du mois de mars, les importateurs pourront recevoir une subvention mensuelle si les cargaisons sont chargées avant la fin du mois, contrairement à ce qui se passait auparavant lorsque les navires devaient arriver au Maroc à la fin du mois», détaille-t-on. «Encourager les expéditions en provenance de la région de la mer Noire», qui comprend la Russie et l'Ukraine, a été «l'une des raisons» de l'ajustement des conditions de la subvention à l'importation, a confirmé le fonctionnaire à Reuters. Celle-ci explique que ce changement «pourrait accroître la concurrence sur un marché marocain des importations dominé par le blé de France et d'autres fournisseurs relativement proches dans l'Union européenne». Elle rappelle que le Maroc a augmenté ses importations après une récolte frappée par la sécheresse l'année dernière, et a dépassé l'Algérie en tant que première destination d'exportation du blé de l'UE pour la saison 2022-2023. Des négociants français ont déclaré que le changement «ne devrait pas avoir un impact immédiat important, car l'ONICL avait maintenu séparément un taux de subvention inférieur pour le blé russe et ukrainien par rapport aux importations d'autres origines, comme les approvisionnements de l'UE». Mais il pourrait «inciter les négociants à s'approvisionner davantage auprès des pays de l'UE riverains de la mer Noire, comme la Roumanie, et rendre les expéditions en provenance d'Ukraine et de Russie plus réalisables à l'avenir, en particulier si les perturbations dues à la guerre s'atténuent dans ces pays». «Les nouvelles concernant la date de chargement suscitent un sentiment mitigé», a déclaré un négociant français. «Mais l'UE reste en pole position sur le marché marocain», a-t-il enchaîné. Les négociants ont signalé d'importantes ventes de blé français et nord-européen au cours de la semaine dernière en vue d'une expédition en mars vers le Maroc.