Le cabinet du ministre flamand du Travail, Jo Brouns (CD&V) a confirmé, cette semaine, avoir bloqué des centaines de dossiers de personnes étrangères souhaitant venir travailler dans la Flandre, en Belgique. Selon Nieuws Blad, alors que cette fraude de demandes de visa ne concernait que la Turquie, il semble que le consulat de la Belgique à Rabat (Maroc) ait également découvert et bloqué des dizaines de demandes suspectes. Selon le cabinet Brouns, il existe quatre-vingts dossiers au consulat de la Belgique au Maroc contre 200 dossiers pour la Turquie qui ont été bloqués. Selon les sources du média, les consulats belges d'Istanbul et de Rabat ont déjà signalé la possible fraude au gouvernement fédéral l'été dernier, alors que le rapport à l'Office des étrangers et au ministère flamand du travail n'est arrivé qu'en octobre. Depuis 2019, les employeurs qui ne peuvent pas pourvoir un poste vacant pour certains métiers peuvent faire venir des citoyens non européens en Belgique à travers un «permis combiné». Il existe plusieurs agences spécialisées dans le recrutement de salariés en provenance de Turquie et/ou du Maroc, rappelle-t-on. Des employés qui peuvent également faire venir leur famille plus tard. On soupçonne que ce système aurait été utilisé abusivement pour faire venir des personnes qui n'y ont pas droit. Nieuws Blad cite l'exemple d'une entreprise à Anvers qui recherchait dix chauffeurs via ce «système de permis unique» alors qu'elle n'avait pratiquement aucun chiffre d'affaires et ne disposait que d'une seule camionnette de livraison dans sa flotte. L'inspection sociale enquête actuellement pour savoir si des passeurs ont amené des personnes en Belgique pour des emplois fictifs contre des rémunérations. «La Flandre est sauvée par des services consulaires fédéraux en alerte. Ils ont plus que fait leur travail. Mais la Flandre aurait dû être vigilante. Toutes les sonnettes d'alarme ont été ignorées ici», a déclaré Ben Segers, député et spécialiste des migrations chez Vooruit.