Depuis mars 2020, le Maroc attend du président de l'Uruguay, Luis Lacalle Pou, une rupture des relations avec la «RASD». Un objectif qui pourrait se concrétiser à la faveur d'une dynamique commerciale entre Rabat et Montevideo. Les missions commerciales uruguayennes au Maroc, préoccupent les partisans du Polisario à Montevideo. Ils redoutent que la proximité entre le royaume et ce pays d'Amérique du sud ne s'opère au détriment des intérêts du Front, avec notamment un éventuel retrait de la reconnaissance de la «RASD», en vigueur depuis le 26 décembre 2005, rapporte un média local. Ces craintes ne sont pas la conséquence directe de la récente décision du gouvernement marocain d'importer environ 30 mille têtes de bovins du Brésil et de l'Uruguay pour combler le déficit en viande rouge produite localement, mais remontent au début de décembre 2022. C'est, en effet, suite à la visite effectuée par une délégation parlementaire uruguayenne, conduite par le vice-président du Sénat, Jorge Osvaldo Gandini, que les premiers signes d'inquiétude dans les rangs des amis du Polisario à Montevideo ont commencé à se manifester. Le Maroc attend depuis 2020 une rupture avec la «RASD» Un déplacement suivi immédiatement par la participation de représentants du gouvernement, notamment le sous-secrétaire d'Etat au ministère de l'Industrie, Walter Verri, et la directrice nationale des industries, Susana Pecoy, au Forum Golfe-Euro-Méditerranée, organisé le 8 décembre à Marrakech. L'Uruguay était, d'ailleurs, le seul pays hors de cette région à prendre part aux travaux de ce Forum. A cette occasion, les deux responsables ont eu des entretiens avec le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, le président de la Chambre des conseillers, Enaam Mayara, et le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Mohamed Sadiki. «Nous pouvons dire que les activités d'exportation de certains de nos produits vers le Maroc sont sur la bonne voie. Dans les prochaines semaines, des commissions de travail seront également formées, composées de techniciens du ministère de l'Industrie et du ministère l'Agriculture et la Pêche, pour analyser les opportunités d'affaires entre l'Uruguay, le Maroc et la région. Les Chambres de commerce concernées prendront part aussi à cette dynamique», s'est félicité dans un communiqué officiel, Walter Verri, sous-secrétaire d'Etat au ministère de l'Industrie et de l'Energie. Le Maroc attend depuis l'investiture de Luis Lacalle Pou à la présidence de la république, en mars 2020, un éventuel un retrait ou une suspension des relations avec la «RASD». Pour rappel, Lacalle avait exprimé à l'ancien président de la Chambre des conseillers, Hakim Benchamach, «sa volonté de hisser les relations entre les deux pays à un niveau meilleur». Depuis, les officiels marocains attendent un geste de la part du président de centre droit, en marquant une rupture avec la ligne politique suivie par la gauche sur le dossier du Sahara occidental depuis 2005. En février 2018, une délégation parlementaire uruguayenne avait visité Laayoune et y a rencontré les autorités et les élus locaux.