L'opposition plurielle espagnole s'est emparée de l'absence d'une audience accordée par le roi Mohammed VI à Pedro Sanchez, au programme de la 12e réunion de haut niveau entre le Maroc et l'Espagne, organisée à Rabat le 1er et 2 février. Après les critiques exprimées par le Parti populaire, une formation de droite aux Iles Canaries a exigé la comparution devant le Sénat du chef du gouvernement et du ministre des Affaires étrangères afin qu'ils apportent des explications sur ce sujet. «L'absence d'une telle réunion met en évidence le déséquilibre dans les relations entre les deux pays», a estimé le secrétaire général de Coalition Canarienne, le sénateur Fernando Clavijo, pour justifier sa demande. José Manuel Albares a indiqué, dans une interview accordée à un média public espagnol, que la relation entre Pedro Sanchez et le roi Mohammed VI «ne fait pas l'objet de doute», ajoutant que «le sommet sera jugé par ses résultats et non par les photos». Contrairement à la Chambre basse, l'opposition dispose de la majorité au Sénat et par conséquence du pouvoir de fixer une date pour la comparution de Pedro Sanchez pour répondre non seulement à la requête présentée par Coalition Canarienne mais aussi aux questions des autres formations de droite, d'extrême droite, d'Unidas-Podemos et des indépendantistes catalans et basques portant sur les conclusions de la 12e réunion de haut niveau entre le Maroc et l'Espagne. Au lendemain de sa réunion avec le roi Mohammed VI, du 7 avril 2022 à Rabat, le chef du gouvernement espagnol a dû comparaitre devant les deux Chambres du Parlement pour justifier la nouvelle étape dans les relations avec Rabat, suite à son soutien au plan marocain d'autonomie au Sahara. Pour rappel, le roi Mohammed VI s'est entretenu, mercredi par téléphone, avec Pedro Sanchez. A cette occasion, le souverain a invité le chef du gouvernement «à effectuer une visite officielle au Maroc, très prochainement pour renforcer davantage les relations bilatérales, à travers des actions concrètes marquées par l'efficacité, et des projets tangibles dans des domaines stratégiques d'intérêt commun», a annoncé le cabinet royal dans un communiqué.