Comme en décembre 2020, Pedro Sanchez prévoit d'écarter ses «alliés» d'Unidas-Podemos lors de son prochain voyage au Maroc. Des partenaires au sein de la majorité gouvernementale qui ne se privent plus d'afficher publiquement leur proximité avec le Polisario. Le Maroc et l'Espagne préparent une nouvelle édition de la Haute commission mixte entre les deux pays, prévue en novembre à Rabat. Un cadre de coopération longuement abordé, fin septembre en marge de la 77e session de l'Assemblée générale de l'ONU, entre Nasser Bourita et José Manuel Albares. En vue de garantir toutes les conditions de la réussite de ce rendez-vous, Pedro Sanchez, prévoit d'exclure de la liste des membres du gouvernement devant l'accompagner lors ce voyage, les ministres de la coalition d'extrême gauche, Unidas-Podemos, indique un média ibérique. Une mise à l'écart dictée par l'impératif de ne pas «offusquer» la partie marocaine et «éviter ainsi d'éventuels débordements» de ses partenaires minoritaires, explique la même source. Et de rappeler que le chef d'exécutif a clairement défini la ligne de conduite à suivre avec le Maroc, lors de sa comparution en juin dernier devant la plénière de la Chambre des représentants pour défendre son appui au plan marocain d'autonomie au Sahara occidental. Une ligne basée sur «le respect mutuel». Devant les députés, Pedro Sanchez s'est engagé à «éviter dans le discours politique tout ce qui est susceptible d'offenser l'autre partie. Il y aura toujours un canal ouvert pour dissiper tout malentendu et préserver la confiance» avec le Maroc. Unidas-Podemos avocat du Polisario Pour justifier la mise à l'écart de ses alliés d'extrême gauche, devant l'opinion publique espagnole, la présidence du gouvernement a «décidé de ne mettre à l'ordre du jour aucun sujet nécessitant la présence des ministres d'Unidas-Podemos» au Maroc, souligne Ok Diario. Depuis l'annonce, le 18 mars par le cabinet royal, du soutien de Pedro Sanchez à la solution proposée par le Maroc pour régler le différend du Sahara occidental, la coalition d'extrême gauche a ouvertement dénoncé la décision du chef du gouvernement. Ses députés et sénateurs étaient, d'ailleurs, le fer de lance des propositions condamnant le «revirement» du chef de l'exécutif, dans les deux Chambres du Parlement. Les ministres de la coalition d'Unidas-Podemos ont apporté aussi leurs contributions à la protestation de leurs camarades parlementaires. En effet, presque un mois après le sommet, du 7 avril à Rabat, entre le roi Mohammed VI et Pedro Sanchez, le ministre de la Consommation, Alberto Garzón, s'est réuni avec une délégation du Front Polisario, conduite par ses représentants en Espagne et en Europe. Une rencontre qui avait constitué un sérieux défi pour l'autorité de l'actuel locataire du palais de la Moncloa. Trois semaines plus tard, c'est au tour de la 3e vice-présidente de la Chambre des représentants, Gloria Elizo, députée d'Unidas-Podemos, de se rendre dans les camps de Tindouf pour prendre part à un festival organisé par le Polisario. A ces deux initiatives s'ajoutent la visite passée presque inaperçue, mi-avril, effectuée par le secrétaire d'Etat à l'Agenda 2030, Enrique Santiago, membre de la même coalition d'extrême gauche, au siège du Polisario à Madrid. Ce responsable gouvernemental avait même pris part à une protestation organisée devant le siège de la Chambre basse du Parlement, condamnant le soutien de Pedro Sanchez au plan marocain d'autonomie au Sahara occidental. Pour rappel, en décembre 2020, Pedro Sanchez avait prévu d'écarter Pablo Iglesias, alors 2e vice-président du gouvernement et chef de Podemos, de la liste des ministres qui devaient l'accompagner au Maroc pour co-présider avec son homologue marocain, Saad-Eddine El Othmani, la réunion de la haute commission mixte. Un rendez-vous reporté, officiellement en raison de la «pandémie du Covid-19».