Le ministre espagnol de la Consommation, Alberto Garzón, s'est réuni, ce jeudi matin, avec une délégation du Front Polisario, conduite par ses représentants en Espagne et en Europe. Une rencontre qui constitue un sérieux défi pour l'autorité du chef de l'exécutif, Pedro Sanchez. Depuis la formation du gouvernement de la coalition de gauche, le 13 janvier 2020, Sanchez avait réussi à imposer à ses ministres «partenaires» au sein d'Unidas-Podemos, d'éviter tout contact officiel avec des membres du Polisario. Même l'ancien secrétaire général de Podemos, Pablo Iglesias, pourtant un grand partisan du Front, s'est plié à cette règle durant toute sa présence au gouvernement. Il avait d'ailleurs pris ses distances, en février 2020, avec l'initiative de son camarade au parti, Nacho Álvarez, et secrétaire d'Etat chargé des Droits sociaux, lors de sa rencontre avec des représentants du Polisario. «C'est le ministère des Affaires étrangères qui détermine la position de l'Espagne sur le Sahara», avait-il précisé dans des déclarations à la presse. Une ligne politique que le représentant du Polisario en Espagne, Abdellah Arabi, qui a pris langue ce jeudi avec Alberto Garzón, avait qualifié de «servilité» vis à vis du Maroc. «Avant d'intégrer le gouvernement, les responsables de Podemos manifestaient de la sympathie pour la cause sahraouie, mais aujourd'hui ils nous ont totalement déçus», avait-il déploré. Alberto Garzón, le ministre de la Consommation, est également secrétaire général de la Gauche unifiée, l'autre composante de la coalition d'extrême gauche, Unidas-Podemos.