Le 7 avril à Rabat, le roi Mohammed VI et Pedro Sanchez scellaient l'ouverture d'une nouvelle étape dans les relations entre le Maroc et l'Espagne. Six mois après ce sommet, une formation politique des Iles Canaries a présenté, ce mercredi 12 octobre, une demande de comparution du chef du gouvernement devant le Sénat, rapporte un média à l'archipel. «Nous avons le droit de connaître les avantages -supposés- de l'accord entre l'Espagne et le Maroc», a expliqué, dans un communiqué, l'auteur de l'initiative législative, le sénateur Fernando Clavijo, de Coalition Canarienne. Le parlementaire a estimé que sur le volet migratoire, «la situation ne s'est pas améliorée». Pour rappel, les chiffres du ministère espagnol de l'Intérieur, publiés le 3 octobre, ont font état de l'arrivée aux Iles Canaries, durant les neuf premiers mois de cette année, de 12 506 migrants à bord de 279 embarcations, soit un recul de 4,7% par rapport à la même période en 2021. La demande de Fernando Clavijo porte également sur le cours des négociations sur la délimitation des eaux territoriales. «Il se peut que la seule chose que nous sachions soit qu'il y ait eu au moins une réunion à laquelle le gouvernement des Iles Canaries n'a même pas participé», a-t-il déploré. Au lendemain de la publication, par le cabinet royal, de la lettre de Pedro Sánchez, le ministre espagnol de la Présidence, Félix Bolaños avait défendu publiquement l'appui du chef du gouvernement au plan marocain d'autonomie au Sahara. «Nous allons avoir une bonne relation avec le Maroc. Nous allons avoir une relation stable, dans laquelle il (le Maroc, ndlr) s'engage à collaborer contre la traite des êtres humains et contre l'immigration illégale», avait-il déclaré. Pour mémoire, le sénateur Clavijo, qui pointe désormais l'engagement du Maroc dans la lutte contre l'immigration irrégulière, avait demandé en janvier 2022, en plein crise avec Rabat, au gouvernement Sanchez de reprendre le dialogue avec le royaume afin de limiter les arrivées de migrants sur les côtes de l'archipel.