Comme à Nice, la communauté musulmane de Marseille est elle aussi confrontée à la problématique de l'exigüité de ses lieux de cultes. Pour y pallier, plusieurs projets de constructions de mosquée ou d'extensions de salles de prières seraient actuellement à l'étude, en attendant l'ouverture de la grande mosquée prévue en novembre 2013. Après celle de Nice, c'est au tour de la communauté musulmane de Marseille de se retrouver confrontée à la problématique de l'exigüité des espaces cultuels de la ville. Avec une demi-douzaine de mosquées et une soixantaine de salles de prières tout au plus, la cité phocéenne n'est en effet guère en mesure de répondre aux besoins d'espace des 20 000 fidèles qui se rendent, chaque vendredi, à la prière. «Dans les 13e, 14e et 15e, il faut se serrer dans de petites salles, qui appartiennent souvent aux bailleurs, pour le grand rendez-vous du vendredi. Et il faut aussi étaler des tapis à l'extérieur pour que tous les fidèles puissent écouter le prêche» souligne le site laprovence.com à cet effet. Pour pallier à ce problème de sous-capacité, un projet de construction d'une grande mosquée dans le 15ème arrondissement de la ville (Saint-Louis) a été lancé. Cela dit, même s'il devrait permette de répondre en grande partie à la problématique du manque d'espace, des lieux de culte, «digne de ce nom», s'imposent également dans certaines cités (des quartiers nord essentiellement) où les musulmans représentent plus de 80% de la population locale. Optimisme des associations musulmanes A cette fin, et à l'instar de Christian Estrosi à Nice, le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a décidé de tendre la main aux associations cultuelles de la ville en faisant voter, lors du dernier conseil municipal, un «principe de mise à disposition par bail emphytéotique administratif d'une parcelle de terrain au profit du collectif des musulmans du 14e». En d'autres termes, les habitants du secteur du grand Saint-Barthélemy (14ème arrondissement de Marseille) devraient disposer sous peu d'un terrain – sur d'anciens cours de tennis – pour construire leur nouvelle mosquée. La nouvelle a évidemment été reçue avec enthousiasme par le collectif en question : «Cette décision pourrait mettre la machine en route», a assuré son président, Abdel Malek Benlhassania, au site d'information provençal. Et de renchérir dans la foulée : «L'idée est de construire une mosquée de 700 m² environ pour 1 500 personnes, sur une surface de 1100 m².» Ce projet n'est pas le seul qui devrait voir le jour dans les mois à venir. D'autres projets similaires seraient également à l'étude dans les 3ème, 13ème, et 15ème arrondissements de la cité phocéenne, rapporte la même source. Financés en partie par les dons des fidèles Evidemment, reste désormais à savoir comment financer la construction de ces nouveaux édifices. Et là encore, comme dans le cas de la grande mosquée de Strasbourg, c'est en parti sur la générosité des fidèles qu'il va falloir compter. «Il faudra que les associations aient au moins 10 % du montant global pour pouvoir commencer», précise-t-on en mairie. Sans cette trésorerie, les «baux emphytéotiques» ne seront pas signés, avait d'ailleurs fait savoir l'adjointe au maire en charge des emplacements, Martine Vassal, lors de la célébration de l'Aïd-El-Fitr en août denier. Dans certains quartiers, parmi lesquels Malpassé (13ème), l'appel aux dons aurait d'ailleurs déjà commencé. Aussi, l'heure semble-t-elle être à l'optimisme du côté des associations musulmanes de Marseille où l'on se réjouit de savoir que la réquisition de logements sociaux pour la prière ne devrait être bientôt qu'un lointain souvenir. Cela dit, la prudence doit rester de mise car tant que les fonds n'auront pas été récoltés, rien n'est encore fait. Des rumeurs sur d'éventuels «problèmes de financement » de la grande mosquée de Marseille circulent déjà, alors même que sa construction n'a pas commencé.