A partir de ce jeudi 15 septembre 2011, les prières de rue sont interdites sur l'ensemble du territoire français. Le ministre de l'Intérieur et des Cultes, Claude Guéant, se dit ferme sur la question et n'exclut pas de recourir à la force si nécessaire pour faire respecter cette mesure. Si Guéant estime avoir résolu le problème des prières de rue à Paris, avec la signature hier soir d'un accord pour transférer l'office du vendredi des mosquées de Barbès à la Goutte-d'or, il reconnait que le problème persiste à Marseille et à Nice. «Ma vigilance sera sans faille pour que la loi soit appliquée. Prier dans la rue n'est pas digne d'une pratique religieuse et contrevient au principe de laïcité». Déclaration signée Claude Guéant, ministre français de l'Intérieur et des Cultes, dans un entretien accordé au Figaro de ce jeudi 15 septembre. La France interdit donc officiellement les prières de rue sur l'ensemble de son territoire national, après plusieurs mois de polémique sur cette pratique qui dérangeait l'extrême droite, en l'occurrence le Front National (FN) de Marine Le Pen. Le premier flic français se dit ferme et décidé à faire respect cette décision, l'une de ses priorité depuis sa prise de fonction place Beauvau : «Nous pourrions aller jusqu'à l'emploi de la force si nécessaire» prévient-t-il, bien qu'il dit écarter cette «hypothèse (…) car le dialogue qui a été conduit [avec les responsables du Culte musulman notamment, ndlr] porte ses fruits». Demain, vendredi, sera le premier jour de test pour le ministre de l'Intérieur qui n'est pas sans ignorer que « le problème persiste à Marseille autour de deux mosquées et à Nice où la tentation d'occuper l'espace public existe encore en dépit de l'organisation de transport des fidèles en autocar vers une autre mosquée». Problème résolu à Paris ? Dans la capitale, tout semble à priori sous contrôle avec l'annonce, hier soir, d'un accord entre l'Etat et les responsables des mosquées de la rue Myrrha et de la rue Polonceau dans le 18e arrondissement de Paris, pour le transfert des prières du vendredi au quartier de la Goutte-d'Or. «Le service de la grande prière de vendredi aura donc lieu dans les locaux de l'ancienne caserne et nulle part ailleurs. Cette affaire est résolue», conclut Guéant. En effet, c'est un local de 2000 m², loué à 30 000 euros par an pour un bail de trois ans, qui devra accueillir les fidèles des deux mosquées de Barbès. Une solution «transitoire», en attendant l'ouverture de deux salles de prières d'une capacité d'accueil de 2000 fidèles dans les locaux de l'Institut des Cultures d'Islam, en construction dans le quartier de la Goutte d'Or. L'offensive du FN contre les prières de rue en France, n'a donc pas été totalement vaine, notamment pour les autorités. Elles ont au moins donné l'impression de vouloir résoudre le problème. Reste à savoir qui de Marine Le Pen ou de Nicolas Sarkozy en récoltera les fruits lors des présidentielles de l'année prochaine.