Le Festival international du film de marrakech (FIFM) a rendu mercredi soir hommage à la réalisatrice Farida Benlyazid, pionnière du cinéma marocain. Lors de cette soirée festive, qui a connu la présence de grands artistes du septième art et de personnalités du monde de l'art, de la culture et des médias, Farida Benlyazid a reçu l'Etoile d'or des mains du grand artiste Younès Megri. A cette occasion, Farida Benlyazid a exprimé sa gratitude à au roi Mohammed VI pour avoir créé ce festival, comme elle a adressé ses remerciements au prince Moulay Rachid, président de la Fondation du FIFM, ainsi qu'aux organisateurs de ce festival international, qui l'invitent chaque année. La réalisatrice marocaine s'est réjouie de cet hommage qui lui procure «le sentiment d'une renaissance», rappelant qu'elle a été membre du jury lors de la première édition. «J'aime particulièrement ce festival qui promeut les premières œuvres de leurs auteurs», a-t-elle confié, ajoutant qu'au fil des ans, elle a eu l'occasion de voir des films «merveilleux» dont la sélection a toujours été «excellente». Benlyazid a, par ailleurs, exprimé son amour pour les «rêves fous que représentent les premiers films», évoquant son premier long métrage «Une Porte sur le ciel», dont la version numérique lui a donné «une seconde vie» et qui sera projeté ce jeudi dans le cadre de ce festival. L'icône du cinéma marocain a aussi exprimé ses remerciements au producteur tunisien, Hassan Daldoul, qui l'a encouragé à réaliser son premier long métrage, ainsi que toutes les personnes avec qui elle a collaboré durant son parcours artistique. Pour sa part, la journaliste Fatima Loukili a affirmé que cet hommage est une occasion de célébrer «une icône qui occupe une place particulière sur la scène culturelle marocaine», ajoutant que Benlyazid est une «femme exceptionnelle, aux valeurs nobles et à la sensibilité à fleur de peau». C'est à Tanger, la ville ouverte sur le monde et la cité d'une richesse culturelle exceptionnelle, que la figure de proue du cinéma marocain s'est forgée une identité, a enchaîné Loukili, indiquant que Farida Benlyazid a «accédé au monde de l'image et de la parole, maîtrisant ses codes et démontrant ainsi sa capacité à saisir et à écouter les souffrances de la femme et ses préoccupations». En 1970, Farida Benlyazid est partie à Paris pour faire des études de lettres et de cinéma à l'Université de Vincennes, puis à l'Ecole supérieure d'études cinématographiques. Elle a fait plusieurs stages de cinéma avant de fonder sa première maison de production Kamar Films. Devenue la première productrice marocaine, elle a produit le film de Jillali Ferhati, «Une Brèche dans le mur», qui sera sélectionné à la Semaine de la critique au Festival de Cannes en 1978. A Paris, elle a réalisé un court métrage documentaire «Identités de femmes», sur les immigrées maghrébines en région parisienne. Elle a écrit ensuite le scénario de «Poupées de roseau» (Jillali Ferhati, 1981), sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 1982. Après avoir été scénariste pour plusieurs réalisateurs marocains, dont Mohamed Abderrahman Tazi, pour qui elle a écrit «Badis» (1989) et «A la Recherche du mari de ma femme» (1995), elle s'est lancée dans la réalisation d'un long métrage : «La Porte sur le ciel» (1988). Son second long métrage de fiction s'inspire d'un conte populaire «Ruses de femmes» (1999). Ses films et téléfilms suivants vont la mener à Casablanca avec «Casablanca, Casablanca» (2002) avant son retour à Tanger pour l'adaptation d'un roman d'Angel Vasquez, «Juanita de Tanger» (2006).