Dans sa «guerre» contre le Maroc, lancée le 13 novembre 2020, le Polisario agite la menace d'attaques via des drones armées. Si la possession de ce type d'appareils avait déjà été annoncée par Bachir Mustapha Sayed, leur utilisation pose quelques problèmes. C'est depuis la Mauritanie que le Polisario annonce le recours prochain aux drones contre les Forces armées royales. Une menace proférée, ce dimanche à Nouakchott par Omar Mansour, l'émissaire de Brahim Ghali au président mauritanien Mohamed Cheikh Ould El Ghazouani, lors d'un point de presse, rapporte un média proche du Polisario. «L'armée sahraouie utilisera bientôt des drones armés dans la guerre d'usure au Sahara occidental», a-t-il souligné. Nouvelle fanfaronnade d'un autre haut cadre du Front destinée à la population des camps de Tindouf, à l'approche du 16e congrès ? Ou est-ce le signal d'une réelle évolution dans l'armement du mouvement séparatiste ? «Depuis quelques mois, le Polisario a envoyé des jeunes originaires des camps de Tindouf s'entrainer en Algérie, sous la supervision de l'armée algérienne, pour le maniement des drones armés», nous confie une source sahraouie sous couvert d'anonymat. «Toutefois, le mouvement séparatiste ne peut recourir aux avions sans pilotes contre les FAR, sans l'autorisation du parrain algérien», a-t-elle relevé. Les drones du Polisario suspendus au feu vert de l'Algérie L'expert note que «les drones armés pose un réel problème politique pour l'Algérie : Pour mener leurs opérations, de quelles bases militaires devront-ils décoller pour frapper des cibles de l'autre côté du mur de sécurité : du territoire algérien ou des zones que le Polisario considèrent comme "libérées" ?» Or cette deuxième option n'est plus à la portée des éléments des Front. Depuis le 13 novembre 2020, date de l'annonce du retrait du Polisario du cessez-le-feu de 1991, ces localités sont des objectifs pour l'aviation des FAR. «D'ailleurs, le Polisario n'y organise plus des réunions ou des défilés militaires», précise notre source. De son côté Salem Abdelfattah, président de l'Observatoire sahraoui des médias et des droits de l'Homme précise que les propos d'Omar Mansour ne constituent pas une nouveauté. Il rappelle que Bachir Mustapha Sayed, a reconnu, dans un enregistrement sonore diffusé en août dernier, que le Polisario «possède des drones mais qu'il lui manque le moyen de les utiliser» mais sans décliner la nature de ce moyen qui fait encore défaut. Cette affaire des avions sans pilotes du Polisario a été soulevée par des médias marocains. Certains supports ont fait état d'une demande algérienne aux Russes pour entrainer des éléments du Front aux maniements de ces appareils alors que d'autres ont pointé le Hezbollah libanais. L'organisation chiite libanaise avait en effet aidé les rebelles houthis au Yémen à se doter de drones qu'ils lancent contre des objectifs civils et militaires en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis. Pour rappel, le conseil exécutif de la Ligue arabe, lors de sa réunion du 6 septembre au Caire, avait indiqué que «le régime iranien et son allié le "Hezbollah" procèdent à l'armement et l'entraînement d'éléments séparatistes menaçant l'intégrité territoriale, la sécurité et la stabilité du Royaume du Maroc. Ces pratiques dangereuses et inacceptables s'inscrivent dans la continuité de l'approche déstabilisatrice du régime iranien sur la sécurité et la stabilité régionales».