Alors que des sources de l'Union européenne confirment que la réunion entre Borrell et Bourita aura bien lieu à une date ultérieure, le chef de la diplomatie espagnole a assuré ce mardi que son pays «sera toujours un pont» pour faciliter la relation entre Rabat et Bruxelles. Le Maroc et l'Union européenne vont-ils rapidement tourné la page des tensions provoquées par les propos tenus par Josep Borrell ? Ce mardi, des sources de l'Union européenne ont confié que la réunion, initialement prévue à la mi-septembre entre le chef de la diplomatie marocaine et le Haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère aura finalement lieu. Dans une déclaration à l'agence espagnole EFE, les mêmes sources ont expliqué que «Bruxelles cherche une date avec Rabat». «Il y aura une réunion» mais «la date n'est pas encore choisie», ont-elles ajouté. Cette confirmation intervient alors que des sources diplomatiques marocaines avaient confié, vendredi, que la rencontre entre les chefs de la diplomatie du Maroc et de l'Union européenne aurait été annulée. «Une visite de Borrell au Maroc dans le contexte actuel serait inopportune», ont ajouté les mêmes sources. Les explications des sources diplomatiques européennes interviennent alors que les ministres des Affaires étrangers de l'UE étaient réunis, ce jeudi à Prague, pour discuter notamment de cette question. Selon EFE, il s'agit d'une «réunion informelle» qui a abordé «l'annulation par le Maroc d'une réunion bilatérale entre son ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita et le haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, prévue pour la mi-septembre». Les ministres européens ont toutefois discuté de deux thèmes principaux, à savoir l'invasion russe de l'Ukraine et ainsi que les «liens entre l'UE et l'Afrique». «L'Espagne sera toujours un pont» pour faciliter la relation UE-Maroc Si peu d'informations ont filtré sur cette rencontre, le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares a déjà annoncé la couleur, révélant indirectement l'apport de l'Espagne pour un rétablissement rapide des relations entre Rabat et Bruxelles. «L'Espagne sera toujours un pont pour faciliter une relation mutuellement bénéfique entre l'Union européenne et le Maroc, deux partenaires indispensables l'un pour l'autre», a-t-il confié aujourd'hui à l'agence EFE. «Nous soutenons la meilleure relation du Maroc avec l'Union européenne. Nous pensons que le Maroc et l'Union européenne sont deux partenaires indispensables l'un pour l'autre et que leurs relations sont mutuellement bénéfiques.» José Manuel Albares Le chef de la diplomatie espagnole a ajouté que son pays veut que «l'Union européenne entretienne avec le Maroc la même relation que l'Espagne est en train de construire (...) une relation solide, mutuellement bénéfique et [marquée par un] respect mutuel». Cette même relation doit être entretenue entre l'UE et «tous les voisins de la Méditerranée», a-t-il enchaîné. Mardi dernier, dans une interview à la RTVE, Josep Borrell a déclaré que la position du gouvernement espagnol sur le conflit au Sahara occidental est celle de l'UE, qui consiste à «défendre la tenue d'une consultation pour que le peuple sahraoui décide de son avenir». Le lendemain, le Haut Représentant a nuancé ses propos, dans un entretien avec EFE, en assurant que la solution au conflit du Sahara occidental «passe par une solution convenue entre les parties» et «dans le cadre des résolutions des Nations Unies». Toutefois, le mal était déjà fait. Réagissant à ces propos lors d'une conférence de presse avec son homologue allemande, Nasser Bourita a estimé, jeudi, «ces déclarations (…) ne reflètent pas la position de l'Espagne et de l'Union européenne». «Espérons qu'il s'agit d'un lapsus de Borrell», a-t-il ajouté. A rappeler que l'Algérie a réagi aux premières déclarations du Haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère, en y voyant une «réponse cinglante et directe au forcing marocain» sur la question du Sahara.